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Israël frappe le sud de Gaza, exhorte les civils à évacuer
information fournie par Reuters 19/11/2023 à 10:54

Les débris d'un immeuble d'habitation après une frappe israélienne à Khan Younès

Les débris d'un immeuble d'habitation après une frappe israélienne à Khan Younès

par Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie

Des frappes israéliennes à Khan Younès et ses alentours ont fait au moins 47 morts samedi dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes, et Israël a de nouveau exhorté les civils à évacuer la zone, signe de l'imminence de nouvelles opérations contre le Hamas après l'offensive menée par Tsahal dans le nord du territoire.

"Nous demandons à la population de se déplacer. Je sais que ce n'est pas facile pour beaucoup d'entre eux, mais nous ne voulons pas voir des civils pris au piège des échanges de tirs", a déclaré vendredi sur la chaîne américaine MSNBC Mark Regev, un conseiller du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

La perspective d'opérations dans le sud du territoire débordé par l'afflux ces dernières semaines de plusieurs centaines de milliers d'habitants ayant fui l'offensive israélienne sur le nord de l'enclave et la ville de Gaza fait craindre à nouveau de nombreuses victimes civiles. Khan Younès à elle seule compte 400.000 habitants, sans les déplacés.

"Ils nous ont dit, nous les habitants de Gaza, d'aller vers le sud. Nous sommes allés vers le sud. Maintenant, ils nous demandent de partir. Mais partir où ?", déclare Atya Abou Djab, devant une tente où il a trouvé refuge avec sa famille près de Khan Younès.

Israël s'est fixé pour objectif d'éradiquer le Hamas de la bande de Gaza, qu'il contrôlait depuis 2007, après les massacres perpétrés par le groupe islamiste palestinien le 7 octobre autour de l'enclave, dans le sud de l'Etat hébreu. Israël estime le nombre de victimes à environ 1.200 morts, civils en grande majorité. Le Hamas a également capturé quelque 240 otages.

Les bombardements massifs israéliens sur la bande de Gaza depuis cette date ont fait plus de 12.000 morts selon les autorités de santé du territoire palestinien, des chiffres jugés crédibles par les Nations unies.

Environ les deux tiers des 2,3 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par les combats et les agences des Nations unies alertent chaque jour sur une situation humanitaire catastrophique.

CINQ MORTS EN CISJORDANIE

Dans la nuit de vendredi à samedi, 26 Palestiniens ont été tués et 23 autres blessés par une frappe aérienne sur deux appartements dans un immeuble de plusieurs étages de Khan Younès, selon les sources médicales palestiniennes.

Eyad al Zaïm a dit à Reuters avoir perdu sa tante, ses enfants et petits-enfants dans ce raid aérien, alors que tous avaient fui le nord de la bande de Gaza. "Cela n'a rien à voir avec la résistance (du Hamas)", a-t-il dit devant la morgue de l'hôpital Nasser de Khan Younès où les 26 corps ont été exposés avant d'être emmenés par leurs proches pour l'inhumation.

A quelques kilomètres plus au nord, six Palestiniens ont péri dans un raid sur une maison de Deir Al Balah, d'après les mêmes sources.

Une troisième frappe israélienne samedi après-midi a coûté la vie à 15 Palestiniens dans une maison à l'ouest de Khan Younès, ont rapporté témoins et services de secours.

Dans un communiqué samedi, l'armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de cibles liées aux groupes armés au cours des dernières 24 heures, sans préciser leur localisation.

"Nous sommes résolus à poursuivre notre opération quel que soit l'endroit où le Hamas est présent, y compris dans le sud de la bande de Gaza", avait prévenu vendredi le porte-parole en chef de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, malgré les appels de la communauté internationale à des pauses humanitaires ou un cessez-le-feu.

Israël a toutefois accepté vendredi, à la demande de son allié américain, de laisser entrer quotidiennement dans l'enclave une quantité limitée de carburant et de faciliter l'accès à des convois d'aide humanitaire.

Mais le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies, l'Ocha, a déclaré qu'aucune aide n'avait pu être livrée vendredi pour le troisième jour consécutif dans l'enclave faute de carburant et de garanties de sécurité.

Le commissaire général de l'UNRWA, l'agence de l'Onu chargée de l'aide aux réfugiés palestiniens, a dit samedi avoir vu des images "horribles" de victimes du bombardement d'une école gérée par l'UNRWA dans le nord de la bande de Gaza. "Ces attaques ne peuvent devenir routinières, elles doivent cesser. Un cessez-le-feu ne peut pas attendre plus longtemps", a déclaré Philippe Lazzarini sur la plate-forme X.

Les forces israéliennes ont investi cette semaine le complexe hospitalier d'Al Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, dans le nord du territoire, et pénétré dans l'enceinte qui abriterait dans ses sous-sols selon Israël un vaste poste de commandement du Hamas, ce que dément le groupe palestinien.

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al Kaila, a accusé Israël d'avoir forcé l'évacuation de 1.000 à 1.500 patients présents à Al Chifa, à l'exception d'environ 125 d'entre eux, ainsi que de 34 bébés prématurés et de médecins et infirmiers. L'hôpital n'a plus de carburant, de nourriture, de médicaments, d'eau et la situation est catastrophique, a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie.

L'armée israélienne a démenti ces déclarations, disant avoir accédé à une demande du directeur de l'hôpital "d'étendre et de faciliter" les évacuations via une "route sûre".

Le personnel de l'établissement a annoncé vendredi la mort d'un bébé prématuré.

Le Hamas a déclaré de son côté qu'une otage de 85 ans était décédée après une crise de panique lors d'un raid aérien.

"Nous nous sommes préparés à une défense longue et soutenue. Plus les forces d'occupation resteront longtemps à Gaza, plus leurs pertes seront lourdes", a déclaré le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Oubaïda, dans une vidéo.

Les violences se poursuivent parallèlement en Cisjordanie occupée, où au moins cinq Palestiniens ont trouvé la mort dans la nuit de vendredi à samedi dans une frappe israélienne sur un bâtiment dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a dit avoir frappé "un certain nombre de terroristes (...) et empêché des attentats contre des civils israéliens".

Au moins 186 Palestiniens dont 51 enfants ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le 7 octobre d'après les chiffres de l'Onu. Huit autres ont été tués par des colons israéliens tandis que quatre Israéliens ont été tués par des Palestiniens, selon la même source.

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

3 commentaires

  • 19 novembre 17:12

    C est vrai que massacrer la population civile est devenue monnaie courante dans ce monde de barbares !!!


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