(Rpt slug)
par Alexander Cornwell et James Oliphant
L'Iran et Israël ont échangé de nouvelles frappes tôt samedi, au lendemain de la déclaration de Téhéran excluant toute négociation sous la menace sur l'avenir de son programme nucléaire sous la menace, alors que l'Europe tente de maintenir le dialogue.
L'agence Fars a rapporté qu'Israël avait visé le site nucléaire d'Ispahan, sans provoquer de fuite de matières dangereuses. Des médias iraniens ont aussi évoqué une frappe à Qom, où un adolescent aurait été tué et deux personnes blessées.
L'armée israélienne a confirmé avoir frappé des infrastructures de missiles en Iran et annoncé avoir tué Saeed Izadi et Benham Shariyari, deux hauts commandants de la force Al Qods, une branche des Gardiens de la révolution spécialisée dans les opérations extérieures.
Vers 2h30 du matin (23h30 GMT), elle a signalé une salve de missiles iraniens, déclenchant des sirènes à Tel-Aviv et en Cisjordanie occupée.
Des interceptions ont été observées dans le ciel de Tel-Aviv, accompagnées d'explosions. Des sirènes ont aussi retenti dans le sud du pays. Selon un responsable militaire, cinq missiles balistiques ont été tirés, sans impact signalé.
Aucun blessé n'a été rapporté côté israélien. Des images montrent un incendie sur un immeuble à Tel Aviv, causé par des débris de missile intercepté.
ESCALADE AUTOUR DU NUCLÉAIRE
Israël a lancé ses frappes le 13 juin, accusant l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran, qui affirme que son programme est pacifique, a riposté par des missiles et des drones.
Les frappes d'Israël ont tué 639 personnes en Iran, selon l'ONG américaine Human Rights Activists News Agency, dont des hauts gradés et scientifiques. En Israël, 24 civils ont été tués par des frappes iraniennes.
Reuters n'a pas pu vérifier ces bilans de manière indépendante.
Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi que l'Iran pourrait obtenir l'arme nucléaire "dans quelques semaines ou mois" contredisant sa directrice du renseignement, Tulsi Gabbard, qui estimait qu'aucune preuve ne confirmait cette intention.
L'Iran a ciblé à plusieurs reprises Tel-Aviv, centre économique et militaire stratégique. Israël affirme avoir frappé vendredi des dizaines de cibles militaires, dont des sites de production de missiles et un centre de recherche à Téhéran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a exclu toute négociation avec les États-Unis "tant que l'agression israélienne se poursuit". Il est néanmoins arrivé à Genève pour des discussions avec des ministres européens.
LA DIPLOMATIE DANS L'IMPASSE
Donald Trump a indiqué qu'il prendrait jusqu'à deux semaines pour décider d'un éventuel engagement militaire américain aux côtés d'Israël, espérant que "les esprits s'éclaircissent".
Il a jugé difficile de demander à Israël de suspendre ses frappes : "Quand quelqu'un est en position de force, c'est plus compliqué. Mais nous sommes prêts à discuter."
Les pourparlers de Genève n'ont montré que peu de progrès et Trump n'a pas cacché son scepticisme : "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler."
Des centaines d'Américains ont fui l'Iran depuis le début des hostilités, selon une note du département d'État.
L'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a affirmé que les frappes se poursuivraient "jusqu'au démantèlement de la menace nucléaire iranienne". Son homologue iranien, Amir Saeid Iravani, a appelé le Conseil de sécurité à agir, préoccupé par l'hypothèse d'une possible implication américaine.
Un haut responsable iranien a déclaré à Reuters que Téhéran était prêt à discuter de limitations sur l'enrichissement d'uranium, mais rejetterait toute interdiction totale, "surtout sous les frappes israéliennes".
(Reportage Reuters; version française Nicolas Delame)
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