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Israël forme un gouvernement d'union, fait le "siège total" de Gaza
information fournie par Reuters 11/10/2023 à 23:25

 (Actualisé avec précisions sur le gouvernement d'union
israélien)

        * 
      Un gouvernement d'union nationale intronisé jeudi en
Israël
    

        * 
      L'attaque du Hamas a fait 1.200 morts, selon Israël
    

        * 
      Gaza rapporte 1.100 tués dans les frappes de représailles
israéliennes
    

        * 
      Gaza sous blocus et sous siège, plus d'électricité dans
l'enclave
    

        * 
      Le chef de la diplomatie US en route pour Israël
    

        * 
      A Paris, Macron va réunir les partis politiques
    

  
    par Dan Williams, Nidal al-Mughrabi et Nandita Bose
       JERUSALEM/GAZA/WASHINGTON, 11 octobre (Reuters) - Israël
a formé mercredi un gouvernement d'union d'urgence nationale
alors que son armée poursuivait sa campagne de frappes aériennes
sans précédent contre Gaza et déployait des troupes ainsi que
des chars d'assaut près de l'enclave palestinienne en vue d'une
possible opération terrestre après l'attaque du Hamas. 
    Tsahal a annoncé avoir tué dans la journée trois combattants
du Hamas lors de nouveaux affrontements survenus près du
kibboutz de Nir Am, à côté du nord-est de Gaza, quatre jours
après l'assaut sanglant du groupe palestinien dans des villes et
villages du sud d'Israël situés à proximité de l'enclave.
    Les brigades Al Qassam, branche armée du Hamas, ont dit
poursuivre le combat en Israël et avoir lancé une roquette
contre la ville côtière de Haïfa, au nord du pays, où les
sirènes d'alerte ont retenti. Aucune victime n'a été signalée.
    L'armée israélienne a aussi frappé le sud du Liban pour une
quatrième journée consécutive, visant des cibles du Hezbollah,
qui a exprimé son soutien au Hamas, laissant craindre un
possible élargissement du conflit.
    Des violences ont également éclaté à Jérusalem-Est et en
Cisjordanie où, selon des représentants locaux, au moins 27
Palestiniens ont été tués depuis samedi dans des affrontements
avec des soldats israéliens, alors que des factions
palestiniennes ont appelé à la révolte.
    Le dernier bilan de l'assaut du Hamas, mené pendant
plusieurs heures samedi, notamment contre plusieurs kibboutz et
un festival de musique en plein air, s'est alourdi à 1.200 morts
et plus de 2.700 blessés, tandis que des dizaines de personnes
ont été enlevées et sont détenues en otages à Gaza.
    Depuis lors, les frappes aériennes menées en représailles
contre l'enclave palestinienne ont fait 1.100 morts et plus de
5.330 blessés, a rapporté le ministère de la Santé local,
indiquant aussi qu'environ 250.000 personnes sont sans-abri
après la destruction de 535 immeubles résidentiels.
    Onze ressortissants français ont été tués dans les attaques
du Hamas, a déclaré la ministre française des Affaires
étrangères, Catherine Colonna, sur franceinfo. Plus tôt dans la
journée, la Première ministre Elisabeth Borne a déclaré devant
le Sénat que dix ressortissants français étaient morts et
dix-huit autres, dont des enfants, portés disparus.
    
    "SIÈGE TOTAL"
    Israël a promis une "vengeance terrible" en réponse à ce qui
constitue l'attaque la plus meurtrière sur son sol en 75 ans
d'histoire. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a promis
d'"éradiquer" le Hamas de la Terre.
    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est convenu de former
un gouvernement d'urgence avec le chef de l'opposition
centriste, Benny Gantz, ancien ministre de la Défense, avec
l'objectif de se focaliser uniquement sur le conflit. Ce
gouvernement doit entrer en fonction jeudi.
    A Washington, Joe Biden a condamné l'attaque, déclarant
mardi dans une allocution qu'Israël avait le droit et le
"devoir" de se défendre, tout en prévenant des parties tierces
de ne pas aggraver la crise - une référence à l'Iran, soutien du
Hamas, qui a nié toute implication directe. Le président
américain s'est entretenu par téléphone avec Benjamin Netanyahu
à plusieurs reprises depuis samedi. 
    Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, est parti
mercredi pour Israël où il devrait s'entretenir jeudi avec de
hauts responsables pour afficher la "solidarité" des Etats-Unis,
alors que Washington a commencé à envoyer des aides sécuritaires
supplémentaires à son allié de longue date.
    A Paris, Emmanuel Macron réunira jeudi l'ensemble des chefs
de partis politiques et les présidents des deux chambres du
Parlement à la suite des "actes terroristes commis en Israël", a
annoncé l'Elysée. Le président français effectuera ensuite une
allocution télévisée à 20h00.
    Gaza, densément peuplée avec quelque 2,3 millions
d'habitants, a été placée sous un "siège total" d'Israël, qui
bloque l'arrivée de toute denrée alimentaire et de carburant.
D'après les organes de presse du Hamas, l'électricité a cessé de
fonctionner mercredi après l'arrêt de la dernière centrale
électrique.
    Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a accusé
mardi Israël de violer le droit international en imposant un
blocus total de l'enclave palestinienne.
    
    "PUISSANCE"
    Venant en aide à des services de secours palestiniens
débordés, des résidents de Gaza participaient aux efforts de
recherche de corps dans les décombres.
    "Je dormais ici quand la maison s'est effondrée sur moi", a
déclaré un homme, en pleurs, alors que d'autres personnes et lui
utilisaient des lampes-torche dans les escaliers d'un bâtiment
atteint par des missiles pour retrouver d'éventuels disparus.   
    Selon des sources palestiniennes, l'une des habitations
atteintes par les frappes nocturnes d'Israël sur Gaza ont tué
trois membres de la famille de Mohammed Deif, commandant de
l'ombre de la branche armée du Hamas et considéré comme le
cerveau de l'attaque de samedi.
    Tsahal dit avoir tué au moins 1.000 combattants palestiniens
qui avaient infiltré Israël depuis Gaza, alors que les soldats
israéliens s'évertuent à reprendre le contrôle de la zone
frontalière.
    Le chef d'état-major de l'armée israélienne a réuni des
commandants pour réfléchir aux prochaines étapes de l'offensive.
"Où que se trouvent les chefs du Hamas, les (forces de défense
israéliennes) frappent avec précision et puissance", a-t-il dit.
    Des dizaines de personnes, dont des ressortissants
étrangers, sont détenues en otages à Gaza depuis l'incursion du
Hamas, dont les combattants ont filmé et diffusé en ligne
certains enlèvements, paradant dans des rues israéliennes. 
    Les deux camps ont dénoncé la mort et les blessures de
nombreuses femmes et enfants.
    Israël a annoncé la fermeture des écoles, optant pour
l'enseignement à distance, et a donné des armes à feu
supplémentaires aux citoyens détenant une licence appropriée,
anticipant de potentielles tensions entre sa majorité juive et
sa minorité arabe, sur fonds d'appels croissants à des
manifestations de soutien à Gaza.
    
    "CATASTROPHE HUMANITAIRE"
    En Cisjordanie occupée, le gouverneur intérimaire de
Naplouse a déclaré que des Palestiniens ont été blessés par
balles par des colons israéliens. Reuters n'a pas pu confirmer
ces incidents. Aucun commentaire n'a été effectué dans
l'immédiat par les autorités israéliennes.
    Mener une offensive au sol représente un risque pour Israël,
notamment du fait de la présence d'otages retenus en différents
points de l'étroite bande de Gaza, majoritairement urbaine et
contrôlée par le Hamas. Ce dernier a menacé d'exécuter un otage
pour toute frappe israélienne contre un immeuble d'habitation
sans préavis.
    Israël a retiré soldats et colons de Gaza en 2005, après 38
ans d'occupation, puis a imposé un blocus de l'enclave
palestinienne après l'arrivée au pouvoir du Hamas en 2007 - un
blocus ayant créé des conditions de vie dénoncées comme
intolérables par les Palestiniens.
    Les Etats-Unis ont indiqué mardi avoir engagé des
discussions avec Israël et l'Egypte pour ouvrir un point de
passage sûr pour les civils de Gaza, alors que la nourriture
vient à manquer dans l'enclave.
    Reuters a appris mercredi de sources au fait de la question
que Le Caire refusait d'ouvrir un couloir mais discutait avec
Washington et d'autres de livraisons d'aides via sa frontière
avec la bande de Gaza.
    Un représentant de l'Autorité palestinienne, basée en
Cisjordanie, a exhorté la communauté internationale à intervenir
d'urgence pour éviter "une catastrophe humanitaire majeure".
    D'après le ministère palestinien des Affaires étrangères,
les frappes israéliennes ont détruit plus de 22.600 unités
résidentielles et dix centres de santé, et endommagé 48 écoles.

    
 (Reportage James Mackenzie, Dan Williams, Emily Rose, Henriette
Chacar et Ari Rabinovitch à Jerusalem, Nidal al-Mughrabi à Gaza,
Ali Sawafta à Ramallah, Maayan Lubell à Kfar Aza, Steve Holland,
Nandita Bose, Rami Ayyub et Daphne Psaledakis à Washington,
Andrew Mills au Qatar; rédigé par Jean Terzian)

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