(Actualisé avec bilan, précisions)
par Alexander Cornwell et Parisa Hafezi
Israël et l'Iran se sont à nouveau attaqué dans la nuit de samedi à dimanche, au troisième jour d'un conflit dont le président américain Donald Trump a dit qu'il pourrait être facilement arrêté, tout en mettant en garde Téhéran de ne pas frapper de cibles américaines.
Les services de secours israéliens ont passé au peigne fin les décombres d'immeubles résidentiels détruits par de nouvelles frappes iraniennes, à la recherche de survivants après qu'au moins dix personnes, dont des enfants, ont trouvé la mort, ont annoncé les autorités. Les représailles iraniennes ont également fait 300 blessés sur le sol israélien.
Selon les autorités iraniennes, au moins 138 personnes ont été tuées en Iran depuis le premier jour de l'offensive militaire d'Israël, vendredi, dont 60 samedi, pour moitié des enfants, quand un missile a provoqué l'effondrement d'un immeuble d'habitation de 14 étages à Téhéran.
L'armée israélienne a conseillé aux Iraniens vivant près de sites d'armements d'évacuer leurs domiciles après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain ont prévenu que les attaques israéliennes iraient en s'intensifier, et non l'inverse.
Un officiel a indiqué qu'Israël avait une longue liste de cibles en Iran mais refusé de dire combien de temps l'offensive allait durer. Parmi les infrastructures viséees dans la nuit de samedi à dimanche figurent des sites de carburant à "double usage", alimentant à la fois des activités militaires et nucléaires, a-t-il ajouté.
Le dépôt de pétrole de Shahran à Téhéran a fait l'objet d'une attaque israélienne, a annoncé l'Iran, ajoutant que la situation était sous contrôle. Un incendie s'est également déclaré après une attaque contre une raffinerie de pétrole près de la capitale tandis que les frappes israéliennes ont ciblé un bâtiment du ministère iranien de la Défense, provoquant des dégâts mineurs, a rapporté l'agence de presse semi-officielle Tasnim.
Donald Trump a salué l'opération israélienne, tout en démentant les affirmations de l'Iran selon lesquelles les Etats-Unis y ont pris part.
"Si nous sommes attaqués, d'une manière ou d'une autre par l'Iran, la pleine force et puissance des forces armées américaines fondra sur vous à des niveaux jamais vus auparavant", a ajouté le président américain sur son réseau social Truth Social. "Cependant, nous pouvons facilement parvenir à un accord entre l'Iran et Israël, et mettre fin à ce conflit sanglant."
Donald Trump n'a donné aucun détail sur l'accord qui pourrait être trouvé entre les deux pays.
Téhéran a annulé sa participation aux discussions sur son programme nucléaire, jugées par Washington comme le seul chemin pour mettre fin aux bombardements israéliens, tandis que le Premier ministre d'Israël, Benjamin Netanyahu, a déclaré que les attaques israéliennes n'étaient jusqu'ici rien comparé à ce que l'Iran allait voir dans les prochains jours.
RISQUE D'ESCALADE
L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont prêts à tenir des discussions immédiates avec l'Iran sur le programme nucléaire de Téhéran afin de tenter une désescalade de la situation au Moyen-orient, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères.
"Le programme nucléaire iranien est une menace existentielle pour la sécurité d'Israël mais au delà pour la sécurité européenne", a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot au Grand Jury, faisant également référence au programme de missiles intercontinentaux de Téhéran.
"Nous avons pris acte de la décision du gouvernement israélien de mener ces opérations militaires, que nous n'avons pas soutenu, auxquelles nous n'avons pas participé, et nous appelons maintenant l'ensemble des parties à la retenue et à l'ouverture de ces négociations conduisant à un véritable retour en arrière crédible de ce programme nucléaire", a-t-il ajouté.
En Israël, la dernière vague d'attaques iraniennes a débuté peu après 23h00 (20h00 GMT), quand des sirènes ont retenti à Jérusalem et Haïfa et qu'environ un million d'habitants se sont réfugiés dans les abris anti-bombes. Une deuxième alerte a été lancée vers 02h30 heure locale (23h30 GMT), suivie d'explosions provoquées par les missiles d'interception.
L'Iran ne veut pas que son conflit avec Israël s'étende aux pays voisins à moins que la situation n'y contraigne, a dit le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi, ajoutant que la réponse de l'Iran était fondée sur la "self défense".
Les Houthis du Yémen ont annoncé dimanche avoir visé Jaffa, dans le centre d'Israël, avec plusieurs missiles balistiques au cours des 24 dernières heures, première participation d'un allié de l'Iran depuis le début de la crise.
Israël considère le programme nucléaire iranien comme une menace pour son existence-même et a expliqué que ses bombardements visaient à éviter que Téhéran parvienne aux dernières étapes permettant de fabriquer une arme atomique.
L'Iran répond que son programme est entièrement civil et ne vise pas à obtenir l'arme nucléaire. Le régulateur des Nations unies pour l'énergie atomique a toutefois déclaré cette semaine que l'Iran ne respectait pas ses obligations en regard du traité mondial sur la non-prolifération des armes nucléaires.
(Rédaction de Reuters; Gilles Guillaume pour la version française)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer