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Israël affirme son droit de veto sur une force internationale à Gaza
information fournie par AFP 26/10/2025 à 20:01

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (D) serre la main du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio à Jérusalem, le 23 octobre 2025 ( POOL / Fadel SENNA )

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (D) serre la main du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio à Jérusalem, le 23 octobre 2025 ( POOL / Fadel SENNA )

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche son droit de veto sur les membres de la force internationale qui devrait sécuriser l'après-guerre dans la bande de Gaza, que son allié américain tente de mettre en place.

Israël, qui contrôle tous les accès du territoire palestinien, a permis à un convoi égyptien d'y entrer pour aider à retrouver les dépouilles d'otages toujours aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Ce dernier les retient depuis son attaque sans précédent menée contre Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre à Gaza.

En vertu du plan du président Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, une force internationale de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

"Nous avons (...) clairement indiqué au sujet des forces internationales qu'Israël déciderait quelles forces sont inacceptables pour nous", a déclaré M. Netanyahu, opposé au déploiement de forces de Turquie, pays qui entretient des liens étroits avec le Hamas.

"Nous sommes un Etat indépendant", a-t-il martelé devant ses ministres. "Notre politique de sécurité est entre nos mains."

Vendredi, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit au sujet de cette force qu'il faudrait "que ce soient des personnes ou des pays avec lesquels Israël se sente à l'aise", après qu'une source du ministère turc de la Défense avait fait état de discussions sur une participation turque.

Eviatar David, libéré par le Hamas après avoir été retenu en otage pendant plus de deux ans, salue la foule depuis son domicile à Kfar Saba, dans le centre d'Israël, le 26 octobre 2025  ( AFP / FADEL SENNA )

Eviatar David, libéré par le Hamas après avoir été retenu en otage pendant plus de deux ans, salue la foule depuis son domicile à Kfar Saba, dans le centre d'Israël, le 26 octobre 2025 ( AFP / FADEL SENNA )

La première phase de l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre, prévoit, outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, des retraits israéliens dans Gaza et l'afflux d'aides humanitaires dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne de représailles.

- "Pas d'excuse" -

Des véhicules transportant de l'équipement lourd de l'Egypte font la file du côté égyptien du point de passage de Rafah le 26 octobre 2025. ( AFP / STRINGER )

Des véhicules transportant de l'équipement lourd de l'Egypte font la file du côté égyptien du point de passage de Rafah le 26 octobre 2025. ( AFP / STRINGER )

Le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles.

Dimanche avant l'aube, des véhicules et des camions égyptiens transportant des engins lourds de chantier sont entrés dans Gaza. Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement Netanyahu, a confirmé qu'une équipe technique égyptienne avait été autorisée à y entrer "pour rechercher nos otages".

"Nous ne donnerons pas à l'occupation (israélienne) une excuse pour reprendre la guerre. De nouvelles zones seront accessibles pour rechercher certains corps" d'otages, a indiqué samedi le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.

Des Palestiniens marchent devant des bâtiments détruits à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

Des Palestiniens marchent devant des bâtiments détruits à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

Dans ses étapes ultérieures, le plan Trump prévoit aussi de nouveaux retraits israéliens dans Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi que la reconstruction du territoire notamment.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a jusqu'à présent refusé d'envisager son désarmement et réclame le retrait total des forces israéliennes qui occupent aujourd'hui environ la moitié du territoire palestinien.

"Nos armes sont liées à l'occupation (israélienne). Si l'occupation prend fin, ces armes reviendront à l'Etat. La question des armes fait toujours l'objet de discussions avec les factions (palestiniennes) et les médiateurs, et l'accord n'est qu'à ses débuts", a dit M. Hayya dimanche dans un communiqué.

Rassemblement à Tel-Aviv pour appeler à la restitution de tous les corps d'otages encore retenus par le Hamas à Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Rassemblement à Tel-Aviv pour appeler à la restitution de tous les corps d'otages encore retenus par le Hamas à Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Jeudi, le vice-président américain JD Vance a déclaré que la force internationale devrait être en première ligne pour assurer le désarmement du Hamas.

"Gaza sera démilitarisée" et cela "se fera de manière facile ou à la dure", a répété Mme Bedrosian en réaffirmant qu'Israël "exercera un contrôle sécuritaire total sur Gaza".

- "Ni eau, ni électricité, ni argent" -

Des enfants palestiniens posent pour une photo près de leur abri de fortune à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

Des enfants palestiniens posent pour une photo près de leur abri de fortune à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

Malgré le cessez-le-feu, les habitants du territoire palestinien assiégé par Israël continuent de vivre dans des conditions très dures.

"La faim est toujours présente" car l'aide humanitaire entrant à Gaza depuis le cessez-le-feu est "insuffisante", selon l'ONU.

Hiam Moqdad, une grand-mère de 62 ans, est retournée à Gaza-ville, où elle a, avec sa famille, installé une tente sur les décombres de leur maison détruite.

Des enfants palestiniens assis par terre écoutent leur institutrice dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 26 octobre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des enfants palestiniens assis par terre écoutent leur institutrice dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 26 octobre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

"On souffre pour avoir de l'eau", dit-elle, ajoutant n'avoir "ni argent ni revenu", ni "matelas" ni "électricité".

"Les enfants ne disent plus +je veux aller à l'école+, mais plutôt +je veux aller chercher de l'eau ou des colis alimentaires+."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

Des Palestiniens allument un feu dans un bâtiment endommagé à Khan Younès où ils ont trouvé refuge,  dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

Des Palestiniens allument un feu dans un bâtiment endommagé à Khan Younès où ils ont trouvé refuge, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.519 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

3 commentaires

  • 15:39

    Cet homme n'a pas encore assez fait de mal


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