Gilles Lafon à Jouy-en-Josas, le 30 août 2017. ( AFP / ERIC PIERMONT )
L'emploi intérimaire a diminué d'environ 7% au cours des trois premiers trimestres 2024, selon une estimation de la fédération du secteur Prism'emploi, qui a jugé "dramatique" mercredi la réforme des allègements de cotisations prévue par le gouvernement.
"En moyenne annuelle, l'emploi intérimaire diminuerait d'environ 7% au cours de trois premiers trimestres 2024", indique la fédération sur la base d'une première estimation pour le mois de septembre.
Au vu de la situation actuelle, "il faut bien qu'on se résolve à ce tassement de l'activité", a déclaré Gilles Lafon, président de Prism'emploi, lors d'une conférence de presse, estimant que "le dernier trimestre devrait continuer à être baissier" et qu'en 2025, le contexte fait attendre "une forme de stagnation".
"Tant que la croissance n'est pas là, notre activité va souffrir", a-t-il ajouté, alors que l'intérim est souvent considéré comme une boussole du marché de l'emploi.
Le président de Prism'emploi a en outre jugé "dramatique" pour le secteur les "coupes franches à l'intérieur des allègements" de cotisations prévues par le projet de budget pour la Sécurité sociale. A ses yeux, "c'est une hérésie de penser que ça peut aider à l'accès à l'emploi" de remonter les cotisations patronales entre 1 et 1,3 Smic.
"C'est vraiment un mauvais coup porté aux secteurs dont on nous a dit il n'y a pas si longtemps qu'ils étaient indispensables", a-t-il tranché.
Sans se risquer à estimer l'impact sur le secteur, alors que le président du Medef Patrick Martin a redouté des "centaines de milliers" de postes perdus, il a affirmé que cela "aura un impact sur l'emploi".
Selon le gouvernement, 4 milliards d'euros pourraient être économisés grâce à cette réforme des allègements.
Par secteurs dans l'intérim, "tous se situent actuellement en territoire négatif", a précisé Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de l'organisme qui représente plus de 90% du secteur du travail temporaire. Le BTP a ainsi enregistré une baisse du nombre d'intérimaires de 8,9% en août, l'industrie de 6,3%, devant les services (-2,3%), le commerce (-1,6%) et les transports (-1,3%).
Par niveau de qualification (ouvriers, employés, cadres) elle a fait état du "même schéma baissier".
La fédération a par ailleurs relevé un "impact ambivalent" des Jeux olympiques, certains secteurs ayant été "ralentis" comme le BTP et l'industrie et d'autres "stimulés" comme la propreté ou l'hôtellerie-restauration. L'emploi intérimaire a chuté en août de moitié moins qu'en juillet (-4,4% contre -8,4%), mais est resté "en territoire négatif".
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer