Les fournisseurs citent en exemple l'accord entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (USMCA), prévoyant qu'un véhicule doit être fabriqué avec 75% (en valeur) de pièces locales pour éviter des droits de douane.

(illustration) ( AFP / ADEK BERRY )
Plusieurs équipementiers automobiles européens ont demandé mardi 28 janvier que la Commission européenne oblige les nouveaux constructeurs "non européens" à produire une partie de leurs pièces dans l'UE.
Les géants français Forvia, Valeo et OpMobility (ex-Plastic Omnium) mais aussi le fabricant de freins italien Brembo et des fédérations d'équipementiers demandent "des objectifs clairs de contenu régional pour l'industrie automobile". Ces fournisseurs de premier plan des constructeurs automobiles s'expriment alors que le secteur, inquiet, converge cette semaine à Bruxelles pour une concertation avec l'Union européenne.
La Commission devra composer entre ses ambitieux objectifs environnementaux, avec un objectif 100% électrique en 2035, et les appels à l'aide de ce secteur qui compte quelque 14 millions d'emplois, et où s'enchaînent les plans de suppressions de postes.
Face à "l'urgence et la gravité de la situation", la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit ouvrir jeudi ce dialogue stratégique de plusieurs mois.
Le danger des pièces importées
Si les géants allemands du secteur Bosch, ZF ou Continental n'ont pas signé la lettre envoyée mardi, le grand syndicat allemand IG Metall a fait la même demande lundi lors de sa conférence de rentrée, se disant ouvert aux investisseurs chinois, mais sous conditions.
Comme l'avait souligné le patron de Valeo Christophe Périllat au Mondial de Paris, en octobre 2024, l'Europe a déjà taxé les véhicules électriques chinois vendus en Europe, mais les constructeurs chinois installent progressivement des usines en Europe et pourraient importer des pièces en masse pour casser les coûts de fabrication.
Les équipementiers proposent de s'inspirer de l'accord mis en place entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (USMCA), qui stipule qu'un véhicule doit être fabriqué avec 75% (en valeur) de pièces locales pour éviter des droits de douane. Pour les véhicules électriques, cela peut notamment concerner leur très précieuse batterie. Il faudrait également "tenir compte de l'impact climatique" du transport et de la production de ces équipements" (plus polluante en Chine), sans quoi la concurrence mondiale n'est pas "équitable", selon les équipementiers.
"Nous accueillons les nouveaux entrants avec confiance", affirment les équipementiers, qui sont pour la plupart bien implantés en Chine. Mais "sans un tel mécanisme, nous risquons une perte majeure de valeur parmi les fournisseurs et les fabricants d'équipements automobiles, ce qui affaiblirait considérablement l'ensemble du secteur".
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