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"Il n'a pas le pouvoir de le faire" : une gouveneure de la Banque centrale américaine annonce rester en poste après avoir été limogée par Donald Trump
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/08/2025 à 12:30

C'est la première fois dans l'histoire de la Fed qu'un président américain limoge un gouverneur, rapporte CNN .

Photomontage de Lisa Cook et Donald Trump. ( AFP / SAUL LOEB )

Photomontage de Lisa Cook et Donald Trump. ( AFP / SAUL LOEB )

"Je continuerai à exercer mes fonctions". Lisa Cook, l'une des gouverneure de la Banque centrale américaine (Fed), a annoncé lundi 25 août rester en poste malgré l'annonce de son limogeage par Donald Trump.

Dans une lettre signée de sa main et qu'il a publiée sur son réseau Truth Social, le président des Etats-Unis a écrit à Lisa Cook, première femme afro-américaine à un poste de gouverneure de la Fed, qu'elle était "limogée", "avec effet immédiat", sur fond d'allégations de fraude pour un prêt immobilier personnel. "J'ai déterminé qu'il y avait suffisamment de raisons pour vous renvoyer de votre poste", a insisté le président, dont le pouvoir de renvoyer des responsables de la Banque centrale est en principe limité.

C'est la première fois dans l'histoire de la Fed qu'un président américain limoge un gouverneur, rapporte CNN lundi soir.

"Le président Trump a invoqué un 'motif valable' pour me renvoyer, quand il n'y en a pas au regard de la loi, et il n'a pas le pouvoir de le faire ", a dénoncé Lisa Cook, dans un communiqué envoyé par son avocat à plusieurs médias américains. "Je ne démissionnerai pas. Je continuerai à exercer mes fonctions pour aider l'économie américaine comme je le fais depuis 2022", a-t-elle assuré.

Avec cette décision, le milliardaire républicain accentue encore davantage la pression sur la Fed et son président Jerome Powell, à qui il reproche sa réticence à baisser les taux d'intérêt.

Nommée par Biden

Vendredi, Donald Trump avait prévenu qu'il était disposé à "virer" Lisa Cook si elle ne démissionnait pas, alors qu'elle est accusée par un proche du président d'avoir falsifié des documents pour obtenir un prêt immobilier. Nommée en 2022 par le président démocrate Joe Biden (2021-2025), ancienne collaboratrice de Barack Obama (2009-2017) Lisa Cook est sous pression de la Maison Blanche depuis plusieurs jours.

Le responsable de l'Agence de financement du logement (FHFA), Bill Pulte, nommé par Donald Trump, l'a accusée d'avoir "falsifié des documents bancaires et des registres de propriété afin d'obtenir des conditions d'emprunt favorables" pour deux prêts immobiliers, selon l'agence Bloomberg . Accusée d'avoir déclaré deux résidences principales, une dans le Michigan (nord), l'autre en Géorgie (sud), elle avait répondu la semaine dernière, dans une déclaration à l' AFP , que son prêt avait été contracté avant qu'elle ne rejoigne la Fed.

Contactée, la Réserve fédérale n'a pas répondu immédiatement pour commenter l'annonce du président.

Dans sa lettre, Donald Trump accuse Lisa Cook d'avoir eu "au minimum une conduite révélatrice d'une négligence grossière en matière de transactions financières , ce qui soulève des questions sur (sa) compétence et (sa) fiabilité en tant que régulatrice financière".

Jerome Powell sous pression

Il est probable que la décision de Donald Trump sera rapidement contestée en justice, ce qui permettrait à Lisa Cook de rester en poste le temps de la procédure. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour empêcher cette tentative d'action illégale", a répondu l'avocat de la gouverneure, Abbe David Lowell, cité par des médias américains.

Pour la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, il s'agit d'une "prise autoritaire du pouvoir qui viole de manière flagrante la législation sur la Réserve fédérale" .

Depuis des semaines, le président conservateur républicain a Jerome Powell dans son collimateur. Ce dernier s'est pourtant montré vendredi ouvert à une prochaine diminution des taux, afin de soutenir l'emploi en raison d'une possible dégradation "rapide" du marché du travail.

Le mandat de la Fed est de fixer les taux d'intérêt de façon à ce que le taux d'inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein emploi soit assuré. Or les droits de douane mis en place par Donald Trump depuis avril bousculent l'économie.

Le président américain a affublé Jerome Powell du surnom de "Trop tard" car il aurait dû selon lui baisser les taux "il y a un an", malgré les pressions inflationnistes. Il a déjà profité de la démission d'une autre responsable de la Fed pour nommer un de ses proches conseillers, Stephen Miran, avant le renouvellement prévu pour ce poste, fin janvier prochain. Une nomination qui doit être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.

3 commentaires

  • 14:21

    Et il se dit intelligent...


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