Ces investissements seront nécessaires ne serait-ce que pour "maintenir la production à des niveaux actuels".

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / BRANDON BELL )
L'Agence internationale de l'Énergie a estimé lundi 15 septembre que des investissements dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers vont probablement être nécessaires pour faire face au déclin de la production des sites déjà existants. L'organisme prend cette position alors que l'administration exerce une forte pression pour qu'elle adopte des prévisions moins défavorables aux énergies fossiles.
Dans un rapport fondé sur l'analyse des données de 15.000 champs d'hydrocarbures, l'agence de l'OCDE basée à Paris fait le constat que les déclins de production des sites pétroliers et gaziers existants, liés à l'épuisement naturel des réservoirs , "se sont accélérés, avec des implications pour les marchés et la sécurité énergétique". Environ 90% des investissements actuels servent à "compenser les pertes d'approvisionnement dans les champs existants", détaille Fatih Birol, le directeur exécutif de l'AIE, dans un communiqué, mais cela ne suffit pas, selon ses analystes.
"Cela laisse un grand fossé qui devrait être comblé par de nouveaux projets conventionnels de pétrole et de gaz afin de maintenir la production à des niveaux actuels ", indique l'agence; même si "les quantités nécessaires pourraient être réduites si la demande de pétrole et de gaz diminuait".
Vives critiques de l'administration Trump
La prédiction est notable pour une agence dont le patron, il y a deux ans, a annoncé anticiper un pic de la demande d'énergies fossiles dans la décennie , en conflit avec les prévisions de l'industrie pétrogazière.
Depuis plusieurs mois, elle fait face aussi aux vives critiques de l'administration Trump qui promeut une politique anti-énergies renouvelables et pro-pétrole. "Nous ferons l'une des deux choses suivantes : nous réformerons le fonctionnement de l'AIE ou nous nous retirerons ", a déclaré en juillet Chris Wright, secrétaire à l'Énergie, dans une interview à Bloomberg , en disant sa "préférence" pour "la réformer".
Dans son rapport de mardi, l'AIE estime que l'investissement dans les opérations pétrogazières devrait s'élever à environ 570 milliards de dollars en 2025, "impliquant une petite augmentation de la production si cette tendance persiste". Mais, "une baisse relativement faible des investissements (...) peut faire la différence entre une croissance de l'approvisionnement (...) et une production stable", souligne le rapport.
"Le débat sur l'avenir du pétrole et du gaz tend à se concentrer sur les perspectives de la demande, avec beaucoup moins d'attention accordée aux moteurs de l'offre", a expliqué à la presse Christophe McGlade, chef de l'unité "approvisionnement en énergie" de l'AIE.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer