par Jessie Pang et James Pomfret
Un important dispositif de sécurité était en place jeudi matin autour de la Haute cour de justice de Hong Kong en amont du verdict attendu dans le procès de 16 démocrates accusés de subversion, une affaire dont certains craignent des répercussions majeures pour l'opposition démocratique et la réputation du pôle financier mondial.
Plus de trois années se sont écoulées depuis que la police hongkongaise a arrêté 47 démocrates dans le cadre d'une vague de perquisitions simultanées à travers la région administrative spéciale. Ces personnes ont ensuite été inculpées de "complot de subversion" en vertu de la loi de sécurité nationale imposée par la Chine après les vastes manifestations pro-démocratie de 2019.
Des officiers et des véhicules de police effectuaient jeudi matin des patrouilles autour du bâtiment de la Haute cour de justice alors qu'arrivaient progressivement les véhicules pénitentiaires transportant les 16 prévenus.
Certains partisans ont patienté dans la nuit près du bâtiment pour tenter de s'assurer d'entrer dans la salle d'audience.
"C'est une étape critique et un moment historique" pour Hong Kong, a déclaré Chiu, homme âgé de 35, présent sur les lieux depuis minuit. Les activistes pro-démocratie "se sont tous battus pour eux-mêmes et pour le peuple hongkongais, dans l'espoir de faire changer les choses", a-t-il ajouté.
Il s'agit du plus important procès jamais organisé à l'encontre de représentants de l'opposition pro-démocratie à Hong Kong. Des diplomates américains, britanniques et européens y ont assisté. Le verdict est très attendu par la communauté internationale.
Jusqu'à présent, 31 des 47 démocrates arrêtés ont plaidé coupable des accusations les visant, tandis que 16 prévenus continuent de clamer leur innocence. Le parquet a nommé quatre accusés comme témoins.
Les détracteurs de la loi de sécurité nationale voulue par Pékin, qui a été renforcée plus tôt cette année par l'exécutif hongkongais, dénoncent une violation des libertés garanties lors de la rétrocession du territoire à la Chine, en 1997.
Cette "affaire des 47", comme elle a été surnommée, est liée à un vote officieux de présélection organisé par l'opposition pro-démocratie en juillet 2020 que les procureurs ont dénoncé comme un "complot vicieux" destiné à paralyser le gouvernement.
Dans les rangs démocrates, on assure qu'il s'agissait uniquement d'une tentative non officielle pour déterminer les meilleurs candidats en vue d'un scrutin dans le territoire, avec l'objectif de remporter une majorité historique au parlement local.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont dénoncé un procès aux motivations politiques, appelant à la libération immédiate des accusés.
La plupart des accusés se trouvent en détention depuis février 2021, soit plus de 1.000 jours.
(James Pomfret et Jessie Pang; version française Jean Terzian)
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