Des heurts ont opposé samedi soir à Belgrade les forces de l'ordre serbe et des contestataires réclamant la tenue d'élections anticipées après 12 années de présidence d'Aleksandar Vucic.
La police s'était massivement déployée dans le centre de la capitale serbe pour protéger les bâtiments gouvernementaux et s'interposer entre les protestataires et des contre-manifestants fidèles au pouvoir venus de tout le pays.
Une fois la manifestation anti-gouvernementale terminée, aux alentours de 22h00 (20h00 GMT), certains contestataires désireux d'en découdre avec les partisans d'Aleksandar Vucic ont lancé des bouteilles, pierres et autres projectiles en direction des policiers, qui ont fait usage de la force pour disperser les contestataires en différents points du centre-ville.
Au cours d'une conférence de presse organisée dans la soirée, le directeur de la police, Dragan Vasiljevic, a déclaré que plusieurs dizaines de contestataires ont été arrêtés. Six policiers ont été blessés dans les affrontements, a-t-il ajouté.
Via le réseau social Instagram, Aleksandar Vucic a accusé les manifestants de vouloir renverser l'Etat. "Ils voulaient renverser la Serbie, et ils ont échoué", a-t-il écrit.
Des milliers d'étudiants participaient à la manifestation. Dans un communiqué, ils ont reproché au gouvernement d'être responsable d'une escalade des tensions. Les autorités "ont opté pour la violence et la répression contre la population", ont-ils dit sur le réseau social X. "Toute radicalisation de la situation est leur responsabilité".
La Serbie est secouée depuis plusieurs mois par des manifestations qui fragilisent le populiste Aleksandar Vucic, dont le second mandat présidentiel doit s'achever en 2027, date à laquelle sont également prévues des élections législatives.
Les opposants accusent le chef de l'Etat et ses alliés d'entretenir des relations avec le crime organisé, de commettre des violences à l'encontre de ses rivaux et de restreindre la liberté de la presse.
Aleksandar Vucic, qui refuse la tenue d'élections anticipées, a accusé dans la journée des "puissances étrangères", qu'il n'a pas nommées, d'orchestrer les manifestations et il a mis en garde contre toute violence.
Des dizaines d'activistes antigouvernementaux ont été arrêtés ces derniers jours, certains pour des accusations de "terrorisme".
(Reportage d'Aleksandar Vasovic et Ivana Sekularac; version française Tangi Salaün et Jean Terzian)
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