Les Ukrainiens seraient favorables à la mesure, selon Varsovie. Mais l'Otan craint d'être entraînée un peu plus dans le conflit.
Radoslaw Sikorski à Prague, en Tchéquie, le 31 mai 2024. ( AFP / MICHAL CIZEK )
Une semaine après le passage par l'espace aérien d'un "appareil volant" russe au dessus de son territoire, la Pologne a affirmé lundi 2 septembre vouloir obtenir le droit d'abattre des missiles russes menaçant, alors qu'ils sont encore au-dessus de l'Ukraine
Ces déclarations interviennent une semaine après qu'un "appareil volant" -probablement un drone russe d'origine iranienne Shahed- est entré sur le territoire de la Pologne, pays membre de l'Otan et allié fidèle de Kiev, au moment des frappes russes massives en Ukraine voisine. Perdu par les radars, le drone n'a toujours pas été retrouvé . Au moins deux autres cas de missiles russes entrant sur le territoire polonais ont été signalés par le passé par Varsovie.
Lundi, suite à une nouvelle vague de frappes massives russes contre l'Ukraine, l'armée de l'air polonaise a une nouvelle fois fait décoller ses avions.
"Devoir constitutionnel"
"Etre membre de l'Otan ne supplante pas la responsabilité de chaque pays en matière de protection de son propre espace aérien - c'est notre devoir constitutionnel ", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski au Financial Times (FT).
"Je suis personnellement d'avis que, lorsque des missiles hostiles sont sur le point de pénétrer dans notre espace aérien , il serait légitime de se défendre parce qu'une fois qu'ils ont pénétré dans notre espace aérien, le risque que des débris blessent quelqu'un devient important", a-t-il dit.
Selon Radoslaw Sikorski, Kiev est favorable à de telles opérations. "Les Ukrainiens nous ont dit : vous êtes les bienvenus", a-t-il dit au FT .
Radoslaw Sikorski avait discuté en mars de ce sujet avec le secrétaire général sortant de l'Otan, Jens Stoltenberg, mais, selon un haut responsable de l'organisation, ce dernier a alors "rappelé que l'Otan avait considérablement augmenté sa vigilance et renforcé ses positions sur le flanc est de l'Alliance, notamment en Pologne". L'Otan craint que cela puisse l'entraîner davantage dans la guerre russo-ukrainienne.
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