Garantir la sécurité de l'Ukraine reviendrait plutôt à l'Europe, a laissé entendre le chef de la diplomatie américaine.
Un accord sur les minerais ukrainiens entre Washington et Kiev donnerait aux États-Unis un "intérêt direct" à protéger l'Ukraine, a estimé mercredi 12 mars le secrétaire d'État américain Marco Rubio, qui a toutefois refusé de s'engager sur une éventuelle "garantie de sécurité".
"Je ne le présenterais pas comme une garantie de sécurité, mais certainement, si les États-Unis avaient un intérêt économique qui génère des revenus à notre peuple ainsi qu'au peuple ukrainien , nous aurions un intérêt à le protéger", a dit Marco Rubio aux journalistes.
Sans se prononcer sur une éventuelle garantie de sécurité pour l'Ukraine dans le cas d'un éventuel accord de paix, le chef de la diplomatie américaine, qui s'exprimait au cours d'une escale de ravitaillement en Irlande, a affirmé : "Je crois qu'ils (les Européens) vont devoir être impliqués" . Marco Rubio a insisté sur l'importance d'une "croissance économique et d'un développement dynamiques" en vue de procurer à l'Ukraine "la sécurité et la prospérité à long terme".
Les responsables ukrainiens ont accepté, dans des discussions avec Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, Mike Waltz, à Jeddah en Arabie saoudite mardi, de soutenir un cessez-le-feu de 30 jours .
Les deux parties ont également convenu de signer dès que possible un accord sur les minerais donnant aux États-Unis accès aux richesses naturelles de l'Ukraine. L'accord n'avait pas été signé après une rencontre houleuse à la Maison Blanche le 28 février entre Donald Trump, son vice-président J.D. Vance et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
La place des Européens encore en suspens
Selon Marco Rubio, Washington tente mercredi d'établir le contact avec Moscou, en vue d'une réponse à la proposition de cessez-le-feu évoquée à Jeddah. Le secrétaire d'État américain ajoute que son pays souhaite savoir "s'ils (les Russes) sont prêts à le faire sans conditions".
"Si la réponse est 'oui', alors nous savons que nous avons fait de réels progrès et il y a une véritable chance de paix. Si leur réponse est 'non', ce sera très malheureux et cela rendra leurs intentions claires ", a-t-il dit.
Donald Trump a radicalement modifié la position des États-Unis en négociant avec la Russie et en exigeant des concessions de l'Ukraine, stupéfiant ainsi les alliés européens.
Kiev a appelé à une plus grande implication des alliés européens dans l'action diplomatique en cours.
Interrogé sur cette question, Marco Rubio a soutenu une participation européenne mais l'a liée aux éventuelles demandes russes de lever les sanctions européennes qui ont été mises en place en coordination avec les États-Unis. "Je pense que la question des sanctions européennes sera sur la table, sans parler de ce qu'il adviendra des avoirs (russes) gelés", a-t-il déclaré. Selon lui, que les Européens soient impliqués "au début ou à la fin" du processus, "on verra".
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