Les actifs du fonds norvégien se chiffrent à près de 2.000 milliards d'euros.

Nicolai Tangen, à Oslo, le 24 avril 2025 ( NTB / STIAN LYSBERG SOLUM )
Après des révélations sur sa participation dans un fabricant israélien de moteurs équipant des avions de chasse, le fonds souverain de Norvège a annoncé lundi 11 août se séparer de ses parts dans 11 entreprises israéliennes, dans le contexte de la guerre menée à Gaza par Tsahal.
"Ces mesures ont été prises en réponse à des circonstances extraordinaires. La situation à Gaza constitue une grave crise humanitaire. Nous sommes investis dans des entreprises qui exercent leurs activités dans un pays en guerre, et les conditions en Cisjordanie et à Gaza se sont récemment détériorées", a annoncé son chef Nicolai Tangen, cité dans un communiqué.
Le fonds souverain norvégien - également connu sous le nom de fonds pétrolier car il est alimenté par les recettes considérables provenant des exportations de pétrole et de gaz du pays - a des actifs de quelque 1.900 milliards de dollars (1.646 milliard d'euros), avec des investissements répartis dans le monde entier. Il est ainsi le plus important fonds souverain du monde, devant deux fonds chinois qui complètent le podium.
Le journal norvégien Aftenposten a révélé le 4 juin que ce fonds avait investi dans la société israélienne Bet Shemesh Engines Holdings, qui fabrique des pièces pour les moteurs utilisés dans les avions de chasse israéliens. M. Tangen avait confirmé le lendemain que le fonds avait bien acquis une participation dans la société en 2023, un investissement augmenté après le début de l'offensive israélienne à Gaza.
Le Premier ministre norvégien a réagi dans la foulée, demandant à son ministre des Finances de prendre contact avec la banque centrale du pays, Norges Bank, qui gère le fonds. Le ministère des Finances a demandé à la banque de "revoir la mise en œuvre du mandat de gestion du fonds, ses investissements dans des entreprises israéliennes, et de proposer les nouvelles mesures qu'il juge nécessaires", a souligné la banque.
Suivi "intensifié" des entreprises israéliennes
À la fin du premier semestre, le fonds détenait des parts dans 61 entreprises israéliennes. Parmi celles-ci, 11 entreprises ne figuraient pas dans "l'indice de référence" du ministère, qui mesure les performances économiques du fonds souverain.
Une décision a été prise la semaine dernière selon laquelle "tous les investissements dans des sociétés israéliennes qui ne figurent pas dans l'indice de référence seront vendus dès que possible", a précisé la Norges Bank Investment Management dans son communiqué.
Le fonds a également déclaré qu'il "accordait depuis longtemps une attention particulière aux entreprises associées aux guerres et aux conflits". "Depuis 2020, nous avons contacté plus de 60 entreprises pour soulever cette question. Parmi celles-ci, 39 dialogues concernaient la Cisjordanie et Gaza", a-t-il assuré. Le suivi des entreprises israéliennes a été intensifié à l'automne 2024. "Par conséquent, nous avons vendu nos investissements dans plusieurs entreprises israéliennes", affirme le fonds souverain.
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