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Grève des éboueurs : le préfet de police de Paris demande à Anne Hidalgo de réquisitionner, malgré son refus annoncé
information fournie par Boursorama avec Media Services 16/03/2023 à 09:19

Mercredi, 7.600 tonnes de déchets s'entassaient dans les rues de la capitale.

( AFP / ERIC FEFERBERG )

( AFP / ERIC FEFERBERG )

Le gouvernement veut forcer la marie de Paris, Anne Hidalgo, à réquisitionner des éboueurs pour vider les poubelles qui s'entassent dans la capitale, au 10e jour de leur grève contre la réforme des retraites

Sans surprise, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur ordre du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, a informé mercredi 15 mars dans la soirée Anne Hidalgo de sa décision de réquisitionner des éboueurs, ce qu'elle avait refusé de faire au préalable.

Dès mardi soir, Gérald Darmanin avait prévenu que si la maire PS de Paris refusait de procéder elle-même aux réquisitions, l'État le ferait pour des raisons de salubrité publique. Mercredi après-midi, devant le Sénat, le ministre de l'Intérieur l'a redit.

Alors que le projet de réforme des retraites a passé l'étape cruciale de la commission mixte paritaire (CMP), 7.600 tonnes de déchets encombraient mercredi matin les trottoirs de la capitale , selon la mairie.

Le conflit des éboueurs a donné une mauvaise image de Paris, notamment à l'étranger, que le gouvernement et la mairie ont rapidement utilisée sur le terrain politique. Par la voix de son porte-parole Olivier Véran, l'exécutif a accusé Anne Hidalgo d'"imposer" aux Parisiens "les conséquences" de son soutien au mouvement de grève contre les retraites. Dès le début de l'examen de la réforme fin janvier, l'ex-candidate à la présidentielle de 2022 avait choisi d'afficher l'Hôtel de Ville comme "mairie solidaire" du mouvement social.

La réquisition, une compétence de l'État ?

La réplique de l'Hôtel de Ville a été immédiate. "Il est paradoxal que l'État demande aux collectivités territoriales de régler un problème qu'il a lui-même créé alors que la réquisition est, de droit, une compétence de l'État ", a répondu Anne Hidalgo à Laurent Nuñez.

Dans un courrier mardi, la préfecture de police avait pourtant souligné, en se basant -comme Rachida Dati- sur le Code général des collectivités territoriales, que "la mairie détient la police de la salubrité sur la voie publique" . Il est donc "de sa compétence de requérir une entreprise privée ou de réquisitionner les agents", avait ajouté la préfecture, en estimant qu'elle pouvait "dans un second temps" mettre en demeure la Ville de le faire.

Si cette procédure "reste infructueuse, le préfet de police peut se substituer" à la mairie, "en cas d'urgence lorsque l'atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la sécurité publiques l'exige", selon la préfecture.

"Vous faites comment pour réquisitionner les gens ?"

Mercredi sur BFMTV , le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a interpellé Gérald Darmanin : "Vous faites comment pour réquisitionner les gens ? Vous allez les chercher un par un ? Il en faut 3.000 pour faire le ramassage des déchets à Paris".

De fait, il va être compliqué pour le préfet de procéder à ces réquisitions dès jeudi, lorsque le Sénat puis l'Assemblée nationale doivent se prononcer sur l'adoption du projet de réforme sur les retraites, avec ou sans recours à l'article 49-3 qui permet une adoption sans vote.

Pour Anne Hidalgo, "la revendication des éboueurs de la Ville de Paris, qui souhaitent légitimement ne pas travailler deux ans de plus (...) est juste" et "la seule réponse susceptible d'apaiser le climat actuel est d'engager le dialogue social plutôt que de livrer une épreuve de force en procédant aux réquisitions".

Quant à l'emploi d'agents privés pour agir "sur des urgences absolues" , que la mairie a reconnues mardi, il ne constitue "pas du tout du travail de substitution", a assuré son premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire. "Jamais Anne Hidalgo et les élus de cette majorité ne s'engageraient à briser un mouvement de grève", a-t-il assuré.

La mairie a également souligné que le dénouement de la crise se jouait avant tout à la porte des trois incinérateurs de proche banlieue bloqués depuis dix jours, et qui ne dépendent pas d'elle mais du syndicat métropolitain, le Syctom.

7 commentaires

  • 16 mars 11:18

    On faisait comment avec une inflation à 15%, alors qu'il n'y avait pas des chèques pour ceci ni des chèque pour celà ?(toutes mes excuses pour les fautes de frappe de mes post précédents)


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