Le trafic s'annonce très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d'aiguilleurs du ciel.

( AFP / FRED TANNEAU )
La Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) a dénoncé, mercredi 2 juillet, la grève "incompréhensible" des aiguilleurs du ciel prévu jeudi, à l'orée des vacances scolaires. Le représentant du secteur s'inquiète du coût pour les compagnies aériennes du mouvement social et, plus globalement, de la dégradation des services de navigation aérienne en Europe.
L'aérien ne peut se développer que s'il peut "compter sur des services de navigation aérienne performants", a déclaré Pascal de Izaguirre, président de la Fnam lors du congrès annuel de son organisation à Paris. Or, cette performance se dégrade en Europe, a-t-il pointé : l'été 2024 a été le "pire depuis 25 ans avec 4,6 minutes de retard par vol en route" dû au contrôle aérien, soit "52% de plus qu'à l'été 2023" et "59% de plus qu'à l'été 2019".
"Une minute de retard c'est 100 euros de coût pour une compagnie aérienne", a-t-il souligné, appelant à "poursuivre la modernisation de la navigation aérienne française et européenne".
"Cette situation n'est plus tenable"
"On ne peut se satisfaire de la situation actuelle et c'est vrai que les préavis de grève conduits dans certains secteurs de navigation aérienne nous paraissent tout à fait incompréhensibles", a lancé Pascal de Izaguirre : "Cette situation n'est plus tenable ni pour les compagnies aériennes ni bien sûr pour leurs passagers".
Le trafic s'annonce très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d'aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail. la Direction générale de l'aviation civile a demandé mardi aux compagnies aériennes de réduire fortement leurs programmes de vols face à ce mouvement social : un quart des vols annulés jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.
Après deux réunions de "conciliation" infructueuses avec la DGAC, la dernière lundi, le deuxième syndicat d'aiguilleurs du ciel, l'UNSA-ICNA, a maintenu son appel à la grève jeudi et vendredi. L'organisation syndicale, qui a rassemblé 17% des voix aux dernières élections professionnelles, a dénoncé un "sous-effectif structurel", des "projets techniques en échec" et un "management toxique".
L'UNSA-ICNA a été rejointe dans ce mouvement par le troisième syndicat de contrôleurs, l'USAC-CGT (16% des suffrages), qui avait stigmatisé un "contexte social fortement dégradé" à la DGAC, mais appelé à la grève seulement jeudi.
Le premier syndicat de contrôleurs, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l' AFP ne pas appeler à la grève.
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