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Gouvernement Bayrou et instabilité politique chronique : la France bientôt face à la défiance des marchés ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/08/2025 à 18:03

Le vote de confiance annoncé par François Bayrou pour le 8 septembre vient agiter une fois de plus le risque, aujourd'hui faible mais pas improbable, d'une crise financière et de défiance des marchés.

Francois Bayrou, à Boissy-la-Riviere, le 26 août 2025 ( POOL / THIBAUD MORITZ )

Francois Bayrou, à Boissy-la-Riviere, le 26 août 2025 ( POOL / THIBAUD MORITZ )

La France en situation critique?

Sans être au bord du précipice, la situation financière de la France s'aggrave.

Le taux à dix ans auquel la France emprunte sur les marchés financiers, la référence en matière de comparaisons internationales, augmente depuis la fin-mai, à mesure que se rapproche l'échéance du budget, aujourd'hui à 3,5%.

Symbole de la lente dégradation, la France emprunte quasiment au même coût que l'Italie, après avoir dépassé récemment l'Espagne, le Portugal et même la Grèce. Les investisseurs font donc désormais plus confiance aux pays du Sud de l'Europe, pourtant moins puissants économiquement, qu'à la France.

"Je vous parie que dans les quinze jours qui viennent nous payerons notre dette plus cher que l'Italie", a averti mardi le ministre de l'Economie Eric Lombard.

La hausse des taux d'intérêt alourdit chaque année la charge de la dette (soit les intérêts payés) qui va probablement devenir le premier poste budgétaire: "c'était une petite trentaine (de milliards) en 2021, et cela sera peut-être 100 milliards d'euros avant la fin de la décennie", s'est inquiété en juillet le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici.

Cette augmentation "va mettre en péril le contrat social du pays", a lancé mardi François Bayrou.

Signe de la fébrilité des marchés, la Bourse de Paris reculait fortement depuis lundi après-midi, plombée notamment par les valeurs financières.

Un risque réel de crise financière?

Il a été agité par les gouvernements de Michel Barnier et de François Bayrou qui se sont succédé depuis la dissolution de l'assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron en juin 2024.

Personne aujourd'hui ne peut dire à partir de quand la crise s'enclenche: "il n'existe pas une théorie qui définit une crise de confiance", explique auprès de l'AFP Eric Dor, professeur à l'école de commerce parisienne IESEG.

Il entrevoit plutôt "une hausse progressive des taux avec l'érosion de la confiance", sans pour autant que les marchés ne s'emballent, pour l'heure.

La dette française est aujourd'hui très recherchée par les investisseurs internationaux qui ont demandé d'investir plus de deux fois les montants que la France souhaitait lever au cours d'un emprunt le 7 août.

A plus long terme en revanche, la situation "est insoutenable", affirme Salomon Fiedler, économiste à la banque Berenberg, dans une note titrée "la France en ébullition, de nouveau".

Pour les experts du cabinet britannique Capital Economics, "les crises budgétaires et politiques sont difficiles à prévoir et pourraient devenir très graves si les responsables politiques continuent à résister aux pressions des marchés et de l'UE".

Ce blocage pourrait déjà se traduire par une sanction de l'agence de notation Fitch dont le verdict sur la dette française est attendu le 12 septembre.

Quelle forme prendrait une attaque des marchés?

Traditionnellement une attaque des marchés se traduit par une brutale hausse des taux d'emprunt, à l'image de la crise au Royaume-Uni en 2022 entraînée par le programme économique de l'éphémère Première ministre britannique Liz Truss, ou encore la crise de la dette en zone euro dans les années 2010.

Les gouvernements Barnier et Bayrou sont même allés jusqu'à agiter le risque de "tutelle" des institutions internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI), en cas de crise financière, comme en Grèce, une menace relativisée mardi par Eric Lombard selon qui "nous ne sommes aujourd'hui sous la menace d'aucune intervention" de ce type.

L'époque n'est plus la même, avec plusieurs mécanismes européens permettant de soutenir un Etat en difficultés, malgré des contours d'application stricts.

De plus, "il existe plusieurs raisons pour lesquelles une +mini-crise+ française pourrait ne pas être trop préjudiciable", veut croire Capital Economics, mettant en avant les mécanismes européens et le fait que les entreprises sont moins exposées à l'évolution des taux d'emprunt d'Etat qu'ailleurs.

"Une vraie crise de défiance sera seulement possible s'il y a une volonté politique de sortie de la zone euro ou un risque d'être jeté en dehors de la zone euro", affirme François Rimeu, stratégiste senior au Crédit Mutuel AM.

1 commentaire

  • 18:35

    Merci……Macron……l’apprenti sorcier


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