(Actualisé avec déclarations supplémentaires, réaction d'Israël)
La Grande-Bretagne, le Canada et l'Australie ont formellement reconnu l'Etat de Palestine, ont annoncé leurs gouvernements dimanche, une décision "unilatérale" immédiatement rejetée par Israël.
Les trois pays ont anticipé l'annonce de la reconnaissance de l'Etat palestinien par la France et d'autres pays européens prévue lundi à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
"Aujourd'hui, afin de raviver l'espoir de paix pour les Palestiniens et les Israéliens, ainsi que celui d'une solution à deux États, le Royaume-Uni reconnaît officiellement l'État de Palestine", a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer.
"La crise humanitaire à Gaza atteint de nouveaux sommets. Les bombardements incessants et croissants du gouvernement israélien sur Gaza, l'offensive de ces dernières semaines, la famine et la dévastation sont tout à fait intolérables", a-t-il ajouté.
La décision de Londres est particulièrement symbolique, la Grande-Bretagne ayant joué un rôle important dans la création de l'Etat d'Israël au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que la Palestine était sous mandat britannique.
Quelques minutes avant l'annonce de Keir Starmer, le Canada et l'Australie avaient officialisé la reconnaissance d'un Etat palestinien, comme quelque 140 pays avant eux.
Le Premier ministre canadien Mark Carney a expliqué cette décision par le fait que "l'actuel gouvernement israélien travaille méthodiquement à empêcher toute perspective de création d'un Etat palestinien".
Dans un communiqué, le gouvernement australien a de son côté présenté son initiative comme la contribution à "un effort international en faveur d'une solution à deux Etats".
Les trois pays ont souligné que le Hamas ne devait à leurs yeux jouer aucun rôle politique dans un éventuel futur Etat palestinien.
En dépit de cette précision, le gouvernement israélien a vivement dénoncé une mesure "unilatérale" qui, selon lui, "ne favorise pas la paix" et "déstabilise davantage la région".
"Israël n'acceptera aucun texte déconnecté ou fantasmé qui vise à le forcer à accepter des frontières impossibles à défendre", a tempêté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé sur la plateforme X.
Keir Starmer avait déclaré en juillet que la Grande-Bretagne reconnaîtrait la Palestine en tant qu'Etat si Israël n'acceptait pas de conclure un cessez-le-feu avec le Hamas, de laisser entrer davantage d'aide humanitaire dans le bande de Gaza, d'exclure une annexion de la Cisjordanie et de s'engager sur le principe d'un processus de paix aboutissant à une solution à deux Etats.
"Depuis cette annonce en juillet, en réalité, avec l'attaque (israélienne contre les négociateurs du Hamas) au Qatar, tout éventuel cessez-le-feu est anéanti et les perspectives sont sombres", a souligné dimanche le vice-Premier ministre britannique David Lammy sur Sky News, en dénonçant également les projets d'expansion de colonies en Cisjordanie.
Le président américain Donald Trump a déclaré cette semaine lors d'une visite en Grande-Bretagne qu'il désapprouverait la décision de Keir Starmer de reconnaître la Palestine.
(Catarina Demony, Andrew MacAskill et Alistair Smout, version française Bertrand Boucey et Tangi Salaün)
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