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Gaza : l'UE propose des sanctions inédites contre Israël, mais qui ont peu de chances d'être retenues
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/09/2025 à 16:15

Kaja Kallas, au Parlement européen de Strasbourg, le 18 juin 2025 ( AFP / FREDERICK FLORIN )

Kaja Kallas, au Parlement européen de Strasbourg, le 18 juin 2025 ( AFP / FREDERICK FLORIN )

"Le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a plaidé devant la presse la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas.

Des mesures inédites depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza, qui ont néanmoins peu de chances d'être retenues par les Vingt-Sept. Ce mercredi 17 septembre, la Commission européenne a proposé de taxer certains produits israéliens — essentiellement agricoles — importés dans l'UE. Elle a également réitéré sa proposition de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite et des colons "extrémistes" en Cisjordanie. Une dizaine de responsables du Hamas, mouvement palestinien responsable de l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 contre Israël, sont également sur la liste des sanctions proposées.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a plaidé devant la presse la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas. Un cessez-le-feu immédiat est indispensable", a souligné sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Israël a déjà exhorté Bruxelles à ne pas aller de l'avant avec ses propositions. "Toute sanction recevra une "réponse appropriée", a promis ce mercredi son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar. "La pression par des sanctions ne fonctionnera pas," avait-il déjà assuré, dans une lettre à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, les mesures commerciales feraient peser sur les exportations israéliennes un surcoût tarifaire. Bruxelles veut également sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, chargé des Finances. Elle avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres, en vain, faute d'accord au sein des 27 États membres. Pour être adoptées, ces sanctions requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

Des sanctions contre les colons israéliens extrémistes

La Commission européenne défend également le principe de sanctions contre les colons israéliens extrémistes, conformément à une autre proposition qu'elle a faite aux États membres il y a des mois. Mais rien ne dit que la Hongrie reviendra sur son veto, même si elle est aujourd'hui le seul État membre à s'opposer à ces sanctions, a indiqué un haut responsable de l'UE sous couvert d'anonymat.

Les sanctions commerciales semblent en revanche plus accessibles car elles ne requièrent que la majorité qualifiée des États membres pour être adoptées. Mais là encore, il est peu probable que le rapport de forces au sein des 27 change radicalement. "Vous connaissez très bien la situation au sein du Conseil" des ministres de l'UE, instance de décision des États membres, a ainsi relevé Kaja Kallas.

L'Union européenne, le premier partenaire commercial d'Israël

Plusieurs pays, dont l'Allemagne ou l'Italie, se sont déjà opposés il y a quelques semaines à des sanctions, pourtant très limitées de l'aveu même de la Commission et rien ne dit que ces États membres soient prêts aujourd'hui à donner leur feu vert à des mesures commerciales cette fois bien plus ambitieuses. "Je pense que les lignes politiques sont très similaires à celles qui ont été jusqu'à présent", a ainsi reconnu Kaja Kallas. Ursula von der Leyen avait promis la semaine dernière devant les eurodéputés à Strasbourg que des sanctions seraient rapidement mises sur la table des 27.

Dans la foulée, Bruxelles a proposé ce mercredi d'annuler toutes les exemptions ou réductions de droits de douane dont bénéficie actuellement une partie des importations israéliennes dans l'UE. Concrètement, en cas d'accord des 27, quelque 37% des importations israéliennes vers l'UE (15,9 milliards d'euros), seraient à nouveau taxées, selon les règles commerciales en vigueur dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Les produits les plus pénalisés seraient les importations agro-alimentaires, a expliqué un haut responsable de l'UE. Les fruits et les produits à base de fruits seraient par exemple soumis à des droits de douane compris entre 8 et 40%. L'Union européenne est le premier partenaire commercial d'Israël.

La Commission européenne a également décidé ce mercredi d'interrompre son aide bilatérale à Israël, soit une vingtaine de millions d'euros, sans toutefois remettre en cause son soutien aux Palestiniens ou à la société civile israélienne.

5 commentaires

  • 17:05

    Si les sanctions risquaient d'avoir un effet quelconque, ils ne les proposeraient pas. Gesticulation purement symbolique à usage interne pour apaiser les migrants que l'UE fait néanmoins venir en masse pour remplacer les européens..


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