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Gaza: Israël appelé à ne pas déclencher à Rafah un assaut "désastreux"
information fournie par Reuters 14/02/2024 à 18:50

Un refuge pour des Palestiniens à Rafah, dans la bande de Gaza

Un refuge pour des Palestiniens à Rafah, dans la bande de Gaza

La pression internationale s'est accentuée mercredi sur Israël pour qu'il s'abstienne de mener un assaut programmé contre la ville de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, ultime refuge pour les civils palestiniens déplacés par les combats depuis plus de quatre mois dans l'enclave désormais ravagée.

Même si elles ont été qualifiées de "constructives" par des participants et devraient se poursuivre, les discussions sur un accord de trêve menées mardi au Caire par des responsables égyptiens, américains, israéliens et qataris n'ont donné lieu à aucune avancée immédiate.

Cette absence de progrès dans les pourparlers a alimenté chez les centaines de milliers de personnes massées à Rafah la crainte d'une opération au sol imminente de l'armée israélienne dans cette ville frontalière de l'Egypte, seul accès à la bande de Gaza non-contrôlé par Israël et via laquelle est acheminée l'aide humanitaire dans l'enclave depuis le début de la guerre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a rejeté la semaine dernière la dernière proposition de cessez-le-feu formulée par le Hamas dans le cadre de la médiation menée par le Qatar, a déclaré n'avoir reçu aucune nouvelle offre du groupe palestinien pour la libération des otages israéliens.

"Israël ne capitulera pas face aux demandes absurdes du Hamas", a-t-il dit mercredi, selon un communiqué diffusé par ses services, ajoutant qu'il fallait un changement de position du mouvement islamiste pour permettre d'avancer dans les négociations.

A Paris, l'Elysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron s'est entretenu dans la journée par téléphone avec Benjamin Netanyahu, auprès duquel il a exprimé l'"opposition ferme de la France" à une offensive israélienne à Rafah qui "ne pourrait qu'aboutir à un désastre humanitaire d'une nouvelle magnitude".

Le président français a souligné l'"extrême urgence" à conclure un accord sur un cessez-le-feu garantissant "enfin la protection de tous les civils et l'entrée massive de l'aide d'urgence", a rapporté l'Elysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron a par ailleurs mis en exergue "l'importance d'éviter un embrasement dans la région", citant en premier lieu le Liban, alors que les tensions à la frontière israélo-libanaise persistent en marge de la guerre à Gaza.

Israël a déclaré mercredi avoir mené des frappes de représailles contre le Hezbollah, mouvement chiite aligné sur l'Iran et qui soutient le Hamas, après la mort d'une femme dans une attaque à la roquette en provenance du Sud-Liban. Ces frappes ont tué une femme et ses deux enfants, ont dit deux sources sécuritaires libanaises, tandis que le Hezbollah a rapporté la mort d'un de ses combattants dans une frappe distincte.

Les échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise sont quasi-quotidiens depuis le début du conflit à Gaza en octobre dernier.

Paris a transmis la semaine dernière à Beyrouth une proposition destinée à apaiser les tensions entre le Liban et Israël, à un niveau sans précédent depuis leur guerre de 2006, prônant le retrait des groupes armés libanais - au premier rang desquels le Hezbollah, considéré comme plus puissant que l'armée libanaise - à dix kilomètres au nord de la frontière.

LES CIVILS MASSÉS À RAFAH "NE PEUVENT PAS S'ÉVAPORER"

Rafah comptait environ 300.000 habitants avant le début de la guerre. Elle abrite actuellement, dans des conditions très précaires, environ la moitié des 2,3 millions de Gazaouis, pour qui la ville représentait un ultime refuge alors que l'offensive israélienne s'était focalisée dans un premier temps sur le nord de l'enclave palestinienne.

Israël dit vouloir débusquer les combattants du Hamas se cachant à Rafah, qu'il considère comme le "dernier bastion" du groupe palestinien responsable de l'attaque du 7 octobre ayant fait 1.200 morts et lors de laquelle 250 personnes ont été enlevées. L'Etat hébreu entend ainsi parvenir à libérer des otages qu'il dit détenus à Rafah.

D'après le dernier bilan des autorités sanitaires palestiniennes, l'offensive lancée par Israël dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque du Hamas a fait plus de 28.500 morts et plus de 68.200 blessés.

Richard Peeperkorn, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour Gaza et la Cisjordanie occupée, a déclaré qu'un assaut à Rafah serait "une catastrophe incompréhensible" et amplifierait le "désastre humanitaire au-delà de toute imagination".

La ministre allemande des Affaires étrangères, en visite à Jérusalem, a souligné que les personnes se trouvant à Rafah et n'ayant nulle part où aller ne pouvaient pas "tout simplement s'évaporer dans l'air".

"Les gens ont besoin d'endroits sûrs et de couloirs sûrs pour éviter de se retrouver piégés au milieu des tirs", a déclaré Annalene Baerbock avant de s'entretenir avec Benjamin Netanyahu.

Au cours de la nuit de mardi à mercredi, l'armée israélienne a de nouveau bombardé différentes zones situées dans l'est de Rafah et plusieurs endroits de Khan Younès, la principale ville du sud de la bande de Gaza, ont rapporté des habitants.

Selon le ministère gazaoui de la Santé, les troupes israéliennes ont continué d'isoler les deux principaux hôpitaux encore opérationnels de Khan Younès.

"C'est décevant, nous espérions qu'un accord puisse être conclu au Caire", a déclaré Jaba, un homme d'affaires gazaoui venu se réfugier à Rafah avec sa famille.

"Nous comptons désormais les jours d'ici à l'arrivée des chars d'assaut israéliens. Nous espérons que ce ne sera pas le cas, mais qui peut les en empêcher ?", a-t-il dit à Reuters via une messagerie en ligne.

Des sources au fait des pourparlers de mardi au Caire ont décrit ceux-ci comme positifs, indiquant que les parties prenantes allaient de nouveau se réunir - sans préciser quand ni où.

Au cours de sa première visite en Egypte depuis plus de dix ans, dans le cadre d'une volonté commune de restaurer les liens bilatéraux, le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué mercredi que la situation à Gaza avait été le principal sujet de discussion avec son homologue Abdel Fattah al-Sissi.

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, Dan Williams et Emily Rose à Jérusalem, Doina Chiacu à Washignton, Maya Gebeily à Beyrouth, Elizabeth Pineau à Paris; rédigé par Jean Terzian, édité par Tangi Salaün)

3 commentaires

  • 14 février 21:42

    Si j avais le pouvoir de leur mettre un cham pi gnon !!! je n aurais aucune hésitation !!!


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