Au moins 40 Palestiniens ont été tués lundi par des tirs et des frappes aériennes israéliens sur la bande de Gaza, dont 10 alors qu’ils cherchaient de l’aide, ont rapporté les autorités sanitaires locales, ajoutant que cinq autres sont morts de faim dans un contexte de famine imminente dans l'enclave selon les agences humanitaires.
Les 10 morts sont survenues près de deux sites d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis, dans le centre et le sud de la bande de Gaza, ont indiqué des médecins locaux. Selon les Nations unies, plus de 1.000 personnes ont perdu la vie en tentant de recevoir de l’aide dans l’enclave depuis le début des opérations de la GHF en mai dernier, la plupart ayant été abattues par les forces israéliennes opérant à proximité de ces sites.
"Tous ceux qui vont là-bas reviennent soit avec un sac de farine, soit portés (sur une civière en bois) en martyrs, soit blessés. Personne ne revient sain et sauf", a déclaré Bilal Thari, un Palestinien de 40 ans, à Reuters.
Au moins 13 Palestiniens ont été tués dimanche alors qu’ils attendaient l’arrivée de camions d’aide de l’Onu au point de passage de Zikim, à la frontière israélienne avec le nord de la bande de Gaza, ont déclaré des responsables.
Israël n'a pas commenté dans l'immédiat les fusillades de dimanche et de lundi. L'Etat hébreu accuse le Hamas de prendre la population civile en otage et assure faciliter l'aide humanitaire en interrompant les combats à certaines heures et en mettant en place des voies protégées pour les convois humanitaires.
Le ministère gazaoui de la Santé a déclaré lundi que cinq personnes supplémentaires étaient mortes de faim ou de malnutrition en 24 heures, portant à 180 le nombre total de décès liés à la famine depuis le début de la guerre, dont 93 enfants.
Les agences de l'Onu soulignent que les largages aériens de nourriture sont insuffisants et que la population a besoin de plus d'aide par voie terrestre.
D'après le COGAT, l'agence militaire israélienne responsable de la coordination de l'aide, plus de 23.000 tonnes d'aide humanitaire, réparties sur 1.200 camions, sont entrées dans la bande de Gaza la semaine écoulée. Toutefois, des centaines de camions n'ont pas encore été dirigés vers les centres de distribution de l'Onu et d'autres organisations internationales.
Le bureau des médias du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré dimanche que plus de 600 camions d'aide étaient arrivés depuis qu'Israël a assoupli ses restrictions fin juillet. Cependant, des témoins et des sources du Hamas ont rapporté que beaucoup de ces camions avaient été pillés par des déplacés désespérés et des gangs armés.
Selon des responsables palestiniens et de l'Onu, Gaza a besoin d'environ 600 camions d'aide par jour pour répondre aux besoins humanitaires, soit le nombre de camions qu'Israël autorisait à entrer dans l'enclave palestinienne avant la guerre.
(Rédigé par Nidal al-Mughrabi et Mahmoud Issa, version française Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)
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