L'installation du "Cape Ann", bâtiment dôté d'équipements de regazéification, était effective depuis octobre 2023 dans le port du Havre, afin de sécuriser l'approvisionnement du pays en gaz naturel liquéfié (GNL).
Le "Cape Ann", dans la Manche, en septembre 2023 ( AFP / LOU BENOIST )
A la demande de la justice, le géant français des hydrocarbures TotalEnergies va "démobiliser son terminal méthanier flottant (FSRU) du Havre", installé après la crise énergétique de 2022 pour fournir la France et l'Europe en gaz mais qui n'est plus utilisé. "Les conditions d'approvisionnement en gaz de la France et de l'Europe s'étant désormais stabilisées, la Compagnie constate que le terminal méthanier flottant du Havre n'est plus aujourd'hui nécessaire, comme en témoigne son absence d'utilisation et comme l'a constaté le Tribunal administratif de Rouen dans sa décision du 16 octobre 2025", a indiqué mardi le groupe dans un communiqué.
Le Cape Ann, un navire doté d'équipements de regazéification, avait été ancré en octobre 2023 dans le port du Havre, afin de sécuriser l'approvisionnement du pays en gaz naturel liquéfié (GNL) - du gaz sous forme liquide livré par navires depuis les zones de production.
Son installation avait été décidée en 2022 et autorisée par arrêté en avril 2023, dans le contexte de la guerre en Ukraine et des craintes de pénuries d'énergie en Europe, liées à la quasi-interruption des livraisons de gaz russe dans les gazoducs terrestres.
Un "filet de sécurité" critiqué
TotalEnergies souligne avoir "mis à disposition de la France, à ses frais et sans aucune subvention publique", ce terminal qui a agi comme un "filet de sécurité", en cas de pics de demande ou de tensions d'approvisionnement, souligne le groupe dans son communiqué. "TotalEnergies a ainsi pleinement contribué à la souveraineté énergétique du pays dans un contexte très tendu et incertain", fait-il valoir. Mais le projet avait fait l'objet de multiples recours en justice portés par des associations de défense de l'environnement au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Elles avaient finalement obtenu gain de cause dans une décision du tribunal administratif de Rouen qui enjoignait au gouvernement d'abroger l'arrêté autorisant l'installation du terminal "dans un délai de deux mois".
La menace d'une pénurie d'énergie est aujourd'hui écartée et ne justifie plus la présence et l'exploitation du terminal, plaidait notamment l'association Ecologie pour le Havre (EPLH), à l'origine du recours. Le navire était d'ailleurs "inactif depuis août 2024", sans aucune livraison de gaz, avait souligné Pierre Dieulafait, le président de l'association.
Suite à la décision du tribunal, "l'Etat prendra prochainement un arrêté mettant fin au maintien en exploitation du terminal méthanier flottant", a indiqué le ministère de l'Energie, rattaché à Bercy. "Dans les semaines à venir, l'Etat accompagnera le départ du terminal méthanier dans les meilleures conditions et en concertation avec les différents acteurs concernés", ajoute-t-on de même source.
Dans son dernier rapport annuel, l'Agence internationale énergie (AIE) prédit une surabondance de GNL sur les marchés mondiaux dans les prochaines années, alimentée notamment par de nombreux projets aux Etats-Unis.
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