Les raisons qui expliquent cette situation sont multiples : parc éolien au ralenti, températures basses et arrêt du transit de gaz russe via l'Ukraine.

( AFP / ALAIN JOCARD )
Le taux de remplissage du gaz en Europe dépasse à peine les 50% vendredi 7 février, pénalisé par un hiver plus froid et moins venteux et des prévisions météorologiques du même acabit. Une situation qui pousse les cours à la hausse.
Les réserves de gaz étaient en moyenne de 51% de taux de remplissage des stocks dans les pays de l'Union européenne (UE) au 5 février 2025, selon la plateforme européenne Aggregated Gas Storage Inventory (AGSI), un taux fortement inférieur aux 68% constatés lors de la même période en 2024.
Les stocks de gaz ont commencé à chuter au dernier trimestre de 2024, "avec un temps plus froid et sans vent" , privant le vieux continent d'une partie de l'énergie éolienne, rappelle Mike Fulwood, chercheur à l'Oxford Institute for Energy Studies (OIES). L'arrêt du transit de gaz russe par l'Ukraine le 1er janvier 2025, a ensuite accéléré l'épuisement des réserves européennes.
"Reconstituer les réserves à des prix élevés"
Cela implique que pour atteindre l'objectif de l'Union européenne de 90% de remplissage des stocks au 1er novembre prochain, les pays européens devront acheter beaucoup plus de gaz qu'au cours des étés 2024 et 2023 , selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). En prévision de ces objectifs "les grands sites de stockage sont tentés de reconstituer leurs réserves à des prix élevés", ce qui soutient davantage encore la tendance haussière, affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Désormais, l'Europe "tente désespérément d'attirer des cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) suffisantes", confirment Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen de DNB.
Les analystes de la banque suédoise soulignent que "les niveaux de prix actuels comprennent une prime pour les cargaisons de GNL en Europe par rapport à l'Asie". Et la situation pourrait s'aggraver, la hausse des prix du jour étant liée à "des prévisions de températures plus froides en Europe pour la semaine prochaine", explique Mark Bowman, analyste chez ADM Investors.
Vers 10h GMT (11h à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, gagne près de 1,37%, à 55,10 euros le mégawattheure (MWh). Jeudi, en séance il avait atteint 55,45 euros par MWh en séance, son plus haut depuis octobre 2023, avant de redescendre.
Le pétrole est stable quant à lui, partagé entre "des perspectives économiques mondiales assombries" par la résurgence de guerres commerciales qui plombe les cours, et les "risques qui pèsent sur l'approvisionnement en Iran".
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