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France: Le policier soupçonné de violence sur un jeune homme à Marseille maintenu en détention provisoire
information fournie par Reuters 03/08/2023 à 18:13

Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale à Paris, en France

Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale à Paris, en France

PARIS (Reuters) - La cour d'appel d'Aix-en-Provence a prononcé jeudi le maintien en détention provisoire du policier de la brigade anticriminalité (BAC) soupçonné de violence policière sur un jeune homme à Marseille en marge des émeutes dans la cité phocéenne au début du mois de juillet.

"Cette incarcération va dans le sens de la justice", a estimé Jacques Antoine Preziosi, avocat du jeune homme, après l'annonce de la décision de la cour d'appel.

"Nous sommes sous le choc, la police est sous le choc", a réagi Sébastien Gréneron, secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale sur BFM TV. "Pour nous, c'est l'incompréhension (...) On considère que cette détention n'était pas justifiée."

Plus tôt, la chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a requis le maintien en détention provisoire du policier pour "prévenir tout risque de concertation entre le mis en examen et les autres mis en cause" et "conserver les preuves et indices matériels nécessaires à la manifestation de la vérité".

En début de séance, le policier, qui conteste son placement en détention provisoire, a reconnu un tir de Lanceur de balles de défense (LBD) et a demandé que le procès se tienne à huis clos, requête rejetée par les trois magistrats qui composent la chambre de l'instruction, a indiqué le parquet général d'Aix-en-Provence dans un communiqué.

Début juillet, des émeutes se sont propagées en France à la suite de la mort du jeune Nahel, 17 ans, décédé après un tir policier lors d'un contrôle routier.

A Marseille, Hedi, un serveur de 22 ans, affirme avoir été pris à partie par des policiers en marge de ces émeutes dans la nuit du 1er au 2 juillet.

"J'ai reçu un impact à la tête, au début je ne savais pas bien ce que c'était, je suis tombé au sol. Quand j'ai voulu me relever, on m'a attrapé et traîné dans un petit coin où il faisait tout noir. On a commencé à me frapper (...) avec des poings, avec des matraques", a affirmé Hedi au média Konbini la semaine dernière.

Dans cet entretien, le jeune homme apparaît face caméra, le haut de la tête déformé après avoir subi une opération qui consiste à retirer une partie de l'os du crâne en cas de traumatisme, ou "craniectomie décompressive", indique le réquisitoire rédigé par le parquet d'Aix-en-Provence dévoilé jeudi par le journal Le Monde.

Hedi est victime d'un traumatisme crânien grave, d'une fracture au visage, d'hématomes et d'hémorragies, selon le document.

Au total, quatre policiers de la BAC ont été mis en examen dans ce dossier pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours.

Le placement en détention de l'un d'entre eux, suspecté d'avoir tiré sur Hedi, a provoqué une vague de mécontentement dans la police et entraîné des arrêts maladie en série.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi la semaine dernière, affirmant comprendre la colère des forces de l'ordre.

"Ils savent que lorsque l'un d'entre eux commet une erreur, il doit être sanctionné, c'est normal, ils le savent très bien", a-t-il dit.

"Mais ils savent aussi qu'ils doivent avoir le soutien de leur ministre, ce que je suis venu leur répéter, et le soutien évidemment de leurs autorités hiérarchiques", a-t-il ajouté après s'être rendu dans un commissariat du 19e arrondissement de Paris.

(Reportage par Layli Foroudi et Juliette Jabkhiro; rédaction Zhifan Liu, édité par Kate Entringer, Camille Raynaud)

12 commentaires

  • 03 août 22:35

    Un truc me gêne dans cette histoire: depuis le début, j'entends à longueur de reportage (sur France Info ou par ici) la version de la victime...mas jamais celle du policier en détention ; pourtant, le tir de flash ball n'a pas dû être motivé par un simple regard malveillant ou un accoutrement peu sympathique, non...?


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