
Photo du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire
PARIS (Reuters) - Le mode de financement du programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France devra être précisé d'ici fin 2024, a déclaré mercredi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
Emmanuel Macron a lancé début 2022 le vaste chantier du renouvellement du parc nucléaire français en annonçant six nouveaux réacteurs de nouvelle génération (EPR2) et la possibilité de huit réacteurs additionnels - avec une première mise en service à l'horizon 2035 -, un projet dont le financement reste à définir.
"(Le) schéma de régulation et de financement devra être précisé d'ici la fin 2024 pour que l'entreprise puisse prendre formellement sa décision d'investissement", a déclaré Bruno Le Maire lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
"Le Parlement sera impliqué dans cette décision relative au modèle de financement par le biais soit de la loi de finances, soit d'un véhicule législatif ad hoc", a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé que le financement serait décidé en fonction du coût du capital, de son acceptabilité - avec la possibilité de mettre les consommateurs à contribution à travers leur facture dès le début du programme - et d'éventuelles subventions, qui devraient être compatibles avec les règles européennes.
Bruno Le Maire a également rappelé qu'EDF ne pourrait pas financer seul les nouveaux réacteurs, en raison de sa dette, et qu'une utilisation des fonds du livret A faisait partie des options envisageables.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a pour sa part dit lors de la même audition que la solution retenue devrait "inciter EDF à rechercher la meilleure performance opérationnelle", bénéficier aux consommateurs, donner de la visibilité à la chaîne d'approvisionnement du nucléaire et être compatible avec le cadre européen.
Le coût total de construction de six EPR2 a été annoncé début 2022 à quelque 52 milliards d'euros, un montant qui doit faire l'objet d'actualisations régulières.
Le projet d'EDF porte sur la construction de six réacteurs sur trois sites existants : deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Gravelines (Nord) et deux à Bugey (Ain) ou au Tricastin (Drôme).
Le groupe, dont l'Etat français est devenu l'actionnaire unique et qui est donc sorti de la bourse début juin, a engagé à la fin du mois dernier les procédures d'autorisations nécessaires au lancement des travaux de construction de la première paire d'EPR2 à Penly.
(Reportage Benjamin Mallet ; édité par)
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