par Juliette Jabkhiro
La star de télé-réalité Kim Kardashian doit témoigner jeudi après-midi lors du procès de plusieurs malfaiteurs âgés accusés d'avoir séquestré et volé, sous la menace d'une arme à feu, la vedette américaine dans sa chambre d'hôtel parisienne en 2016.
Les suspects, déguisés en policiers et cagoulés, avaient ligoté et bâillonné Kim Kardashian dans sa chambre d'une résidence de luxe avant de s'enfuir avec une bague de fiançailles de 4 millions de dollars que lui avait offerte son mari de l'époque, le rappeur Kanye West, ainsi qu'avec d'autres bijoux.
Avant le témoignage de Kim Kardashian, sa styliste Simone Harouche, qui dormait dans le même appartement la nuit de l'intrusion, s'est exprimée jeudi matin devant la cour.
"Nous sommes amies depuis que nous sommes de petites filles. Donc, quand j'ai entendu le bruit, c'était très différent, et je me suis réveillée parce que c'était un son que je n'avais jamais entendu de la part de Kim. C'était de la terreur", a-t-elle déclaré.
"'J'ai des enfants et je dois vivre'. C'est ce que je l'ai entendue dire", se remémore Simone Harouche, ajoutant qu'elle s'est précipitée vers la salle de bain pour s'y enfermer et demander de l'aide par message à la soeur de Kim Kardashian, Kourtney Kardashian, et son garde du corps.
Après le départ des malfaiteurs, Simone Harouche a retrouvé son amie en pleurs et hors d'elle. "Elle criait et répétait qu'on devait partir de là, que nous avions besoin d'aide et elle se demandait ce qu'on allait faire s'ils revenaient".
Lors de son témoignage, la styliste, qui a changé de carrière après le cambriolage, a dit suivre une thérapie et souffrir de syndrome post-traumatique. Parfois en pleurs, Simone Harouche a aussi confié sa peur d'être désormais entourée de célébrités.
En 2020, sur le plateau de l'émission télévisée américaine de David Letterman, Kim Kardashian racontait sa peur d'être violée durant cette nuit parisienne.
"Ils n'arrêtaient pas de dire 'la bague, la bague' !"", se souvient-elle.
"Je n'arrêtais pas de regarder le concierge", a-t-elle raconté. "Je me disais : 'Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on va mourir ? Dis-leur simplement que j'ai des enfants, des bébés (...), que je dois rentrer à la maison'."
LES "PAPYS BRAQUEURS"
L'un des accusés - la plupart des sexagénaires et des septuagénaires - Yunice Abbas, âgé de 71 ans, a reconnu sa participation au braquage, invoquant lors d'une interview à TF1 ses difficultés à joindre les deux bouts à l'heure de la retraite, alors qu'il était libre depuis 10 ans après avoir passé deux décennies en prison pour des faits de braquage.
Parlant d'un "gros coup qui serait le dernier", il a expliqué avoir été informé que la cible était un gros diamant, mais qu'il n'avait aucune idée que celui-ci appartenait à une milliardaire mondialement célèbre.
Gabriel Dumenil, l'avocat de Yunice Abbas, a déclaré que son client, si le juge lui donnait la possibilité de s'exprimer jeudi, aimerait s'excuser auprès de la star américaine, "simplement pour lui dire pardon en être humain".
Les auteurs du braquage avaient pris la fuite à vélo avec un butin estimé à 9 millions de dollars. Yunice Abbas était tombé de sa bicyclette, laissant échapper des bijoux sur le trottoir.
Frank Berton, l'avocat d'un autre accusé, Aomar Aït Khedache, 68 ans, surnommé "Omar le vieux", a déclaré le mois dernier espérer que le profil international de Kim Kardashian n'aura pas de conséquences sur le procès et son client, présenté comme le cerveau du braquage, ce qu'il nie.
Au total, neuf hommes et une femme, qui comparaissent libres, sont jugés devant la cour d’assises de Paris. Cinq des prévenus sont accusés de vol en bande organisée avec menace d’une arme, enlèvement et séquestration et risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les autres sont accusés de complicité de vol ou de possession illégale d'arme.
Outre les dix accusés, un suspect est trop malade pour être jugé à l'heure actuelle et un autre est décédé, ont indiqué les procureurs.
(Version française Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)
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