Aller au contenu principal
Fermer

France/Budget: Le volet "recettes" débattu dans l'hémicycle, menace de censure du PS
information fournie par Reuters 24/10/2025 à 18:01

Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris

Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris

Les députés ont entamé vendredi l'examen de la partie recettes du budget 2026 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale où les débats s'annoncent houleux alors que le Parti socialiste (PS) brandit de nouveau la menace d'une censure du gouvernement de Sébastien Lecornu.

Le projet de budget, qui prévoit de ramener le déficit budgétaire à 4,7% du produit intérieur brut (PIB), après 5,4% en 2025, a vu son volet "recettes" rejeté en commission des Finances de l'Assemblée, mettant au jour les dissensions persistantes sur le sujet.

Avant l'ouverture des débats, le Premier ministre Sébastien Lecornu a défendu devant les députés un "budget de transition" qui "n’a pas vocation à tout régler", appelant les élus à débattre "jusqu'au bout".

"On ne peut plus gouverner par la seule discipline d’un camp mais par la culture d’un débat exigeant entre parlementaires portant au départ des convictions différente", a-t-il dit à la tribune de l'hémicycle.

Le chef du gouvernement s'est déjà engagé à ne pas recourir à l'article 49.3 de la Constitution permettant l'adoption d'un texte sans vote, comme cela a été le cas pour tous les budgets ces dernières années et certains textes difficiles comme celui sur la réforme des retraites de 2023.

Après le rejet du texte en commission, le débat de ce vendredi s'engage à partir de la copie initiale du gouvernement.

Il intervient alors que Moody's doit se prononcer dans la soirée sur la note souveraine de la France, une semaine après que S&P Global Ratings a abaissé de façon inattendue sa note de crédit et un mois après une mesure similaire de Fitch.

Les députés travailleront une partie du week-end et chaque voix comptera dans un hémicycle fragmenté où chaque mesure sera âprement disputée.

Un vote solennel est prévu le 4 novembre, avant l'examen du texte au Sénat, où la droite est majoritaire.

LE PS VEUT DES "CORRECTIFS"

Les débats au Palais Bourbon risquent de se cristalliser sur des mesures de "justice sociale" réclamées par la gauche - et notamment l'instauration d'une taxe "Zucman" sur le patrimoine des Français les plus fortunés - mais rejetées par le bloc central et la droite, hostiles à toute hausse d'impôts.

"Je me battrai contre un budget qui ferai les poches des retraités, des malades, des jeunes, des familles, ce n'est pas supportable. On ne peut pas demander à toutes ces catégories de population, aux classes populaires, aux classes moyennes, de continuer à faire des efforts quand les plus riches n'en font pas", a lancé vendredi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure sur BFMTV.

Et de prévenir : "si dans les toutes prochaines heures, en gros jusqu'à lundi prochain, il n’y avait pas d’évolution sensible sur le texte (...) en réalité ce serait terminé".

Appelant à "taper sur les ultra-riches et sur les super-héritages", Olivier Faure a estimé qu'avec des recettes supplémentaires de 15 à 20 milliards d'euros, le PS aurait les "moyens de corriger la copie" du gouvernement.

"Nous exigeons de vrais correctifs au budget. Si à un moment, il n'est pas possible d'en trouver les conditions, alors nous retournerons aux urnes", a-t-il prévenu, regrettant qu'il n'y ait pas "trace de compromis du bloc central".

"DU BIDON", DIT MARINE LE PEN

Le député Droite républicaine des Hauts-de-Seine et rapporteur général du budget à l'Assemblée, Philippe Juvin, s'est montré vendredi peu enclin à négocier une taxation des grandes fortunes.

"Attention au miroir aux alouettes qui consiste à dire : en taxant les plus riches, on va régler le problème dans le budget", a-t-il estimé sur franceinfo.

"D'ores et déjà on taxe les plus riches, on le fait déjà et ce n'est pas ça qui va nous régler les 40 milliards qui nous manquent."

Face à la nouvelle menace de censure du PS, le député Modem Marc Fesneau a regretté sur X des "ultimatums et [des] caricatures (...) inutiles".

"Le chantage par voie de presse n’est pas une voie pour la discussion", a-t-il asséné.

La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a quant à elle ironisé sur la volonté réelle du PS de censurer le gouvernement.

"C'est du bidon", a-t-elle dit à des journalistes à l'occasion d'un déplacement au musée du Louvre à Paris.

"Le PS soutiendra le gouvernement évidemment jusqu'au bout. Tout ça est peut-être même déjà organisé (...) Les décors sont de Sébastien Lecornu, les textes d'Oliver Faure."

(Rédigé par Zhifan Liu, Elizabeth Pineau et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)

4 commentaires

  • 18:10

    Le RN ne votera pas de censure déposée par le PS. Le PS sera pris à son propre piège.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires