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Fonction publique : le vieillissement des effectifs se fait plus marqué, la réforme des retraites inquiète
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/01/2024 à 08:34

Le gouvernement a annoncé en marge de la réforme des retraite la création d'un fonds de prévention de l'usure professionnelle dans les collectivités pour accompagner les agents les plus éprouvés.

( AFP / JOEL SAGET )

( AFP / JOEL SAGET )

C'est une tendance qui s'accélère : l'âge moyen des effectifs dans la fonction publique augmente. Les agents sont ainsi plus expérimentés, mais aussi plus souvent absents pour cause de santé, en particulier dans les métiers les plus pénibles. De quoi poser un défi majeur aux employeurs publics, surtout après la réforme des retraites, qui va encore allonger les carrières.

Selon le dernier rapport annuel sur l'état de la fonction publique, publié mi-décembre, 36% des 5,7 millions d'agents publics avaient plus de 50 ans en 2021. Dans les collectivités, ce pourcentage grimpe même à 43%, nettement au-dessus des 31% de salariés du privé quinquagénaires voire sexagénaires. La tendance au vieillissement des effectifs est certes amorcée depuis longtemps, souligne l'administration. Mais elle s'accélère : "Entre 2011 et 2021, le nombre d'agents de 50 ans ou plus a augmenté de 27,9%" , détaille-t-elle.

Plus expérimentés, les agents âgés sont aussi plus souvent absents pour raisons de santé que les jeunes fonctionnaires, en particulier dans les collectivités où beaucoup exercent des métiers physiquement usants (entretien des espaces verts, police municipale...). Chaque année "plus de 52.000" agents des collectivités font l'objet de procédures "liées à l'inaptitude ou l'invalidité", indique un rapport récent remis au gouvernement.

"Or ces difficultés, qui ont un coût financier et humain, risquent de s'amplifier, du fait de l'allongement des carrières provoqué par la réforme des retraites", poursuivent ses auteurs, chargés de plancher sur les contours d' un fonds de prévention de l'usure professionnelle dans les collectivités . Ce fonds, annoncé par le gouvernement en marge de la réforme des retraites début 2023, doit renforcer l'accompagnement des agents les plus éprouvés par leur travail. Son montant précis (de quelques dizaines à 100 millions d'euros) et la répartition des contributions financières entre les collectivités et l'État restent toutefois à définir.

Accompagner les reconversions professionnelles

En attendant, certains employeurs territoriaux agissent donc seuls. Le département des Côtes d'Armor fait par exemple appel à des ergonomes qui accompagnent les agents "sur des postes pénibles" , selon un récent rapport de la Banque postale et des élèves de l'Institut national des études territoriales (Inet). Mais parfois, la prévention ne suffit pas et un changement de poste devient impératif. Pour les agents concernés, la métropole de Lyon a créé "une école interne au service des évolutions professionnelles", indique encore l'étude. Les éboueurs peuvent s'y former à la conduite de véhicules, les agents du bâtiment à des fonctions d'encadrement...

Le gouvernement a par ailleurs rétabli un système de retraite progressive dans la fonction publique, qui doit permettre à l'ensemble des agents de réduire leur temps de travail et de percevoir une partie de leur pension à compter de deux ans avant leur départ en retraite définitif.

En plus de lutter contre l'usure professionnelle, les employeurs publics doivent aussi remplacer leurs agents en fin de carrière, de plus en plus nombreux. L'année 2022 a constitué un "point de rupture" s'agissant des départs en retraite , selon l'expression de l'administration: 162.000 agents de l'tat, des hôpitaux et des collectivités sont partis, contre environ 149.000 départs annuels les cinq années précédentes.

Difficultés de recrutement

Or ces départs en retraite "vont encore s'accentuer dans les années à venir", avertit François Deluga, président du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et spécialiste du marché de l'emploi local. Cela a "des impacts directs sur le nombre de recrutements auxquels doivent procéder les collectivités, dans un contexte où elles peinent à le faire". Les deux tiers des employeurs locaux peinent à recruter dans au moins un de leurs métiers (sport, éducation...).

Ce constat d' une perte d'attractivité de la fonction publique peut être généralisé à tout le secteur public. Dans la fonction publique d'État, le nombre de candidats aux concours externes a été divisé par plus de deux entre 2007 et 2021, passant de 12 à 5,6 prétendants pour un poste.

Afin d'attirer des candidats et de susciter des vocations, le gouvernement prépare une réforme pour 2024, bien conscient que la sécurité de l'emploi n'est plus un argument suffisant pour recruter des fonctionnaires.

8 commentaires

  • 10 janvier 18:02

    Je pense que la situation des fonctionnaires n'est aucunement pénible au regard de celle des salariés du privés et que dire de celles des indépendants qui n'ont même pas droit à un compte pénibilité. Je fais partie de cette dernière catégorie et je suis aux 35h... de sommeil par semaine.


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