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Feu d'artifice mortel: le maire de Cholet face à la "colère" des parents des deux victimes
information fournie par AFP 17/11/2025 à 16:47

Le procès du maire de Cholet et d'autres prévenus pour homicides et blessures involontaires lors d'un feu d'artifice organisé en 2022 s'est ouvert avec le témoignage des parents des deux enfants décédés  ( AFP / DAMIEN MEYER )

Le procès du maire de Cholet et d'autres prévenus pour homicides et blessures involontaires lors d'un feu d'artifice organisé en 2022 s'est ouvert avec le témoignage des parents des deux enfants décédés  ( AFP / DAMIEN MEYER )

Le procès du maire de Cholet (Maine-et-Loire) et d'autres prévenus pour homicides et blessures involontaires lors d'un feu d'artifice organisé le 14 juillet 2022 s'est ouvert lundi, avec les témoignages des parents des deux enfants décédés ainsi que d'autres victimes.

Le soir du drame, plusieurs projectiles étaient tombés au milieu de spectateurs à quelques dizaines de mètres du pas de tir, zone qui aurait dû être interdite au public. Le souffle de l'explosion a tué un garçon de sept ans et sa sœur de 24 ans.

Leurs parents et le compagnon de la jeune femme ont été gravement blessés. Douze autres personnes ont aussi subi des blessures lors de ce feu d'artifice organisé par la ville de Cholet.

Le maire Gilles Bourdouleix, présent lundi au tribunal d'Angers (Maine-et-Loire), est notamment poursuivi pour ne pas avoir imposé la mise en place de barrières pour assurer "le respect de la zone de sécurité" de 150 mètres.

Les autres prévenus sont un adjoint au maire, la société pyrotechnique HTP (devenue Féérie) et l'artificier principal, et l'association Cholet Evénements et son vice-président, en charge de l'organisation du feu d'artifice.

Plus de trois ans après, "tous les jours, c'est compliqué", a témoigné Sébastien Mandote, le père des défunts. Il a décrit au président du tribunal, Lionel Ascensi, l'endroit où la famille s'était placée, puis une "boule de feu" qui s'est abattue sur eux.

Sa femme, Sandra, la voix brisée par les sanglots, a dit s'en vouloir "énormément" de ne pas avoir protégé ses enfants. "J'ai beaucoup de colère", tout en espérant pouvoir "rentrer dans le pardon", a-t-elle ajouté.

Ils ont évoqué des difficultés encore présentes à travailler, à voir du monde, des troubles auditifs.

Antoine Frémondière, en couple à l'époque avec leur fille, a raconté, les yeux rougis, leur projet de fonder une famille. Il a aussi dépeint une "boule qui fonçait droit sur" eux, avant d'être "complètement sonné". Il a été grièvement brûlé et souffre d'acouphènes.

Le frère des victimes, absent le soir du drame, a évoqué sa "tristesse" avec retenue.

- "Scène de guerre" -

Plus tôt dans la journée, les avocats de Cholet Evénements avaient demandé, avant de se rétracter, un renvoi du procès. Ils ont argué que les policiers, présents le soir du 14 juillet 2022 ou encore la sous-préfecture qui avait validé l'organisation du feu d'artifice, auraient dû se trouver sur le banc des prévenus.

Le tribunal a projeté des photographies aériennes montrant les lieux où se trouvaient des spectateurs, certains "à une trentaine de mètres du pas de tir du feu d’artifice", a rappelé le président du tribunal.

Les parties civiles ont décrit la même scène: une centaine de personnes à proximité du pas de tir, l'absence de barrières, de panneaux indiquant un danger, ou encore de policiers, le sentiment d'être en confiance, avant "une scène de guerre". Certains ont exprimé leur sentiment de culpabilité.

Pendant la matinée, le tribunal a diffusé un reportage télévisé du 15 juillet 2022 où le maire de Cholet estimait que les spectateurs proches du pas de tir étaient "les premiers fautifs". "Ca, je ne peux pas l'entendre", a répliqué lundi un homme présent le soir de la tragédie.

Le président du tribunal a évoqué "la fragilité des mortiers" utilisés par la société HTP pour tirer les bombes d'artifice, "la mise en oeuvre de mortiers défaillante" et des dysfonctionnements moins de quatre minutes après le début des tirs.

Il est aussi reproché à l'artificier et à son employeur d'avoir "tiré un feu d'artifice alors que des personnes se trouvaient dans une zone interdite au public".

L'association Cholet Evénements est visée pour "n'avoir pas mis en place un dispositif visant à assurer le respect de la zone de sécurité" et pour "ne pas avoir attiré suffisamment l'attention du maire de Cholet sur les prérogatives à mettre en œuvre".

Le procès durera jusqu'à vendredi.

1 commentaire

  • 18:14

    Dans cette histoire, tout le monde est coupable, sauf les victimes qui se approché des feux à 15 mètres qui - eux - sont totalement irresponsables. Comme d'habitude avec la Justice française.


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