L'acier, la chimie, et surtout l'automobile européens sont "pris en étau" entre la Chine et les États-Unis. On "attend de l'UE" qu'elle défende ses intérêts, selon l'ancien ministre de l'Économie.

Bruno Le Maire à Paris, le 12 décembre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )
L'industrie européenne est "menacée de disparition" face à la concurrence chinoise et américaine, a martelé jeudi 12 juin l'ancien ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, selon qui l'UE doit adopter une "politique beaucoup plus défensive" notamment pour contrer les pratiques et l'agressivité de Pékin et de Washington.
Bruno le Maire qui enseigne en Suisse tout en conseillant l'entreprise néerlandaise de semi-conducteurs ASML était aux commandes de Bercy de mai 2017 à septembre 2024. Il était auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation de la France. Face aux députés de la commission, il plaidé pour la stabilité des réglementations et en faveur de la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ou de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), deux impôts sur les entreprises.
Selon lui, des "pans entiers de notre industrie européenne sont menacés de disparition", notamment l'acier, la chimie, et surtout l'automobile , et l'Union européenne est "prise en étau" entre la Chine et les États-Unis.
Éviter la guerre commerciale
La Chine a massivement subventionné l'émergence de filières industrielles "mais elle ne s'est pas embarrassée de respect des règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce, NDLR)", et "il serait bon (...) que l'Europe apprenne à se protéger, à défendre ses intérêts, à défendre ses usines, à défendre ses industries", car "c'est ça qu'on attend de l'Union européenne" , a affirmé Bruno Le Maire.
"Nous devons avoir une politique beaucoup plus défensive", tout en évitant une "guerre commerciale" avec la Chine, a affirmé l'ex-ministre de l'Économie.
Outre la concurrence chinoise, il a appelé à la "lucidité" concernant "l'agressivité de notre partenaire américain" , citant l'IRA (Inflation Reduction Act), mis en place par l'administration Biden en 2022, et qui offrait des subventions aux entreprises voulant développer des projets dans les industries d'avenir, attirant de nombreux candidats.
"Aucune réindustrialisation nationale n'est possible sans livrer ces batailles européennes", a-t-il répété.
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