Face à la poursuite de l'invasion russe de l'Ukraine lancée en 2022 et la lente dégradation de la résistance de Kiev, plusieurs de ses soutiens demandent un durcissement des sanctions contre Moscou, y compris de la part des Etats-Unis, qui s'y refusent pour l'instant, tout en n'écartant pas la possibilité.

Marco Rubio et Pete Hegseth, à la Haye, le 25 juin 2025 ( AFP / BRENDAN SMIALOWSKI )
L'administration Trump ne veut pas froisser sa relation avec le Kremlin. Selon le chef de la diplomatie américaine, infliger davantage de sanctions à la Russie, comme le souhaite Kiev, l'UE, et des parlementaires des Etats-Unis, pourrait empêcher Washington de négocier un cessez-le-feu en Ukraine.
"Ils ne parlent à personne d'autre"
"Tout le monde doit bien comprendre qu'à l'instant où nous imposerons des sanctions (supplémentaires, ndlr) à la Russie, nous aurons fait ce que tout le monde attendait", mais "nous perdrons probablement notre capacité à discuter avec eux du cessez-le-feu", a affirmé le secrétaire d'Etat Marco Rubio dans un entretien à Politico. "Et alors, qui leur parlera ? Ils ne parlent à personne d'autre dans le monde qui soit de notre côté et qui voit les choses comme nous", a-t-il ajouté.

( AFP / Valentina BRESCHI )
Le sommet du G7 au Canada mi-juin n'a pas abouti à un consensus des principales économies occidentales sur l'éventualité de nouvelles sanctions, chamboulé par le départ précipité de la réunion de Donald Trump à cause de la guerre Iran-Israël.
Le président américain, qui a multiplié depuis sa prise de fonction les échanges avec Vladimir Poutine, ne fait pas mystère de sa volonté de mettre un terme le plus rapidement possible à la guerre, et a réduit le soutien de Washington à Kiev, alimentant les craintes d'un lâchage de l'Ukraine face à Moscou. Ses démarches n'ont pour l'instant pas abouti à un cessez-le-feu. "Le président saura le moment et le lieu opportuns" pour décider d'éventuelles nouvelles sanctions. "Il a dit qu'il pourrait le faire, mais s'il le fait, c'est presque admettre qu'il n'y aura pas de négociation de sitôt. Il veut donc se donner toutes les chances d'influencer la Fédération de Russie pour obtenir un cessez-le-feu. C'est cette option qu'il tente de préserver, car c'est celle de la paix", a souligné M. Rubio.
De son côté, l'UE a proposé d'adopter un nouveau paquet de sanctions européennes pour réduire les revenus pétroliers de la Russie. Aux Etats-Unis, un groupe de parlementaires, emmenés par le sénateur Républicain Lindsay Graham pousse pour des sanctions drastiques contre la Russie, en plus de celles déjà appliquées. "Cela pourrait arriver", a dit M. Rubio. "Nous avons discuté avec eux de la manière de structurer" leur démarche, afin d'offrir assez de "flexibilité" à Donald Trump s'il se décide à imposer des sanctions.
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