
Estelle Grelier à Paris le 8 mars 2017. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
La Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E) a nommé à sa tête Estelle Grelier, présidente de Saur France, qui a connu avant ce poste un parcours jalonné de nombreux mandats locaux, a annoncé mercredi la FP2E.
Mme Grelier succède à Arnaud Bazire, arrivé au terme de son mandat.
Avant de rejoindre en 2018 le groupe Saur, un des trois géants de l'eau en France, avec Veolia et Suez, Mme Grelier a été notamment présidente de la communauté d'agglomération de Fécamp Caux littoral, députée, députée européenne et secrétaire d'Etat aux Collectivités territoriales, lors du quinquennat de François Hollande.
Or, ce sont les collectivités auxquelles la législation française confie la gestion de l'eau. Deux modèles se partagent à parts à peu près égales cette gestion, soit en direct sous forme de régie publique, soit par délégation de service public confiée à des entreprises privées.
Plusieurs grandes villes ont choisi de repasser en régie publique ces dernières années, notamment Paris, Nice, et plus récemment Lyon et Bordeaux, avec pour objectif un retour à la maîtrise publique de ce qui est vu plus que jamais comme un "bien commun".
Soulignant la "trajectoire de transition hydrique" dans laquelle les territoires sont contraints de s'engager, sous l'effet du changement climatique, Mme Grelier a mis l'accent sur la nécessité de "poursuivre le dialogue avec l'ensemble (des) partenaires, pouvoirs publics, élus, associations, ONG et médias", selon une citation du communiqué de la FP2E.
La gestion de l'eau est à un carrefour en France, où les collectivités sont confrontés à un "effet ciseaux", avec d'un côté une baisse des consommations et donc des recettes, et de l'autre un mur d'investissements à mener, notamment pour faire face aux nouvelles sources de contaminations, comme les fameux "polluants éternels" ou PFAS, et pour réduire les taux de fuites, qui s'élèvent à 20% en moyenne, avec de fortes disparités.
"Ce sont des sujets qui méritent des investissements et aujourd'hui, le modèle économique se détériore progressivement, au détriment de ces investissements notamment, donc probablement faudrait-il assumer un prix de l'eau en France qui soit un peu plus élevé que celui que nous connaissons aujourd'hui, qui est globalement 40% inférieur à ceux de nos voisins européens", avait déclaré Mme Grelier dans une interview récente à la Web TV de L'Hémicycle, titre de la presse parlementaire.
Le budget de l'eau représente en moyenne 0,8% du budget des ménages français.
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