La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait maintenir les taux des fonds fédéraux à leur niveau actuel pendant une grande partie du premier semestre de 2024, montre une enquête Reuters réalisée auprès d'économistes, qui semble confirmer que la première baisse du coût du crédit aux Etats-Unis interviendrait plus tard que prévu. Comme anticipé par les marchés, la Fed a opté, lors de sa dernière réunion des 31 octobre et 1er novembre, pour un nouveau statu quo sur ses taux, qui évoluent actuellement dans une fourchette de 5,25%-5,50%, après une décision similaire lors de la réunion de septembre. "Dans notre scénario de base, la Fed a fini de relever ses taux, l'inflation restera supérieure à l'objectif et les taux resteront élevés sur toute la courbe", a déclaré Andrew Hollenhorst, chef économiste pour les Etats-Unis chez Citi. "Le projet consiste désormais à être 'prudent' - un mot utilisé à plusieurs reprises lors de la dernière conférence de presse de la Fed - en ce qui concerne les nouvelles augmentations de taux", a-t-il ajouté. Depuis la dernière réunion de la Fed, les conditions financières se sont assouplies, les rendements des bons du Trésor américain à dix ans ont chuté d'environ 40 points de base et les actions à Wall Street ont progressé pendant huit séances consécutives. Parmi les 100 économistes interrogés du 3 au 9 novembre, 87 ont déclaré que le FOMC, le comité de politique monétaire de la Fed, en avait fini avec la hausse des taux d'intérêt dans le cadre de l'actuel cycle de resserrement monétaire, le plus agressif depuis 40 ans. A titre de comparaison, dans l'enquête d'octobre, 26 économistes sur 111 n'étaient pas de cet avis. Concernant une éventuelle baisse des taux, 86% des économistes sondés ne prévoient aucune réduction jusqu'au premier trimestre 2024. Une majorité d'entre eux, soit 58%, estime que les taux baisseront d'ici mi-2024. Ce taux est quasi similaire à celui de l'enquête d'octobre (55%) alors qu'il dépassait les 70% dans l'enquête de septembre. Pour le troisième mois consécutif, les économistes sondés ont confirmé leur opinion selon laquelle le risque le plus important était que la première baisse des taux intervienne plus tard que prévu. Dans la dernière enquête, ils sont 31 sur 42, soit 70% des économistes sondés, a réaffirmé ce point de vue. Concernant les perspectives d'inflation, les économistes prévoient que l'indice des prix à la consommation (CPI) et sa version de base (core CPI), tout comme l'indice des dépenses de consommation personnelle (PCE) et sa version de base (core PCE), resteront au-dessus de l'objectif de 2% de la Fed jusqu'au moins début 2025. Les responsables de la Fed ont toujours affirmé que les taux d'intérêt resteront élevés pendant une longue durée pour juguler les pressions inflationnistes. Une grave récession économique pourrait cependant conduire à une baisse des taux. Mais cela semble peu probable dans un avenir proche, les Etats-Unis ayant affiché un taux de croissance annualisé de près de 5% au troisième trimestre. La croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait cependant ralentir au rythme annualisé de 1,1% ce trimestre et s'établir en moyenne à 1,1% en 2024. Le taux de chômage, bien que ressorti en légère hausse à 3,9% en octobre, n'a, lui, pratiquement pas varié depuis le début du resserrement de la Fed. Il devrait augmenter modestement à 4,4% d'ici fin 2024, selon les économistes. (Reportage Prerana Bhat, enquête réalisée par Rahul Trivedi, version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
ENQUETE-La Fed a fini de relever ses taux, pourrait les baisser seulement au T2-économistes
information fournie par Reuters 09/11/2023 à 16:59

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