Le candidat républicain a égratigné la stratégie énergétique allemande au détour de critiques adressées à Kamala Harris. Berlin a répondu, par la voix de son ministère des Affaires étrangères.

Donald Trump, le 11 septembre 2024, à New York ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MICHAEL M. SANTIAGO )
Berlin a répliqué mercredi 11 septembre aux affirmations inexactes de Donald Trump sur l'approvisionnement énergétique en Allemagne.
Lors du premier débat télévisé mardi pour l'élection présidentielle américaine, le candidat républicain a attaqué sa rivale démocrate Kamala Harris sur la politique énergétique affirmant qu'elle voulait renoncer à la fracturation hydraulique, ou "fracking" (méthode d'extraction d'hydrocarbures dénoncée par les défenseurs de l'environnement) et aux énergies fossiles.
"L'Allemagne a tenté l'expérience et, en l'espace d'un an, elle est revenue à la construction de centrales énergétiques normales" , a dit Donald Trump.
Cette affirmation a été corrigée par le ministère allemand des Affaires étrangères dans un message en anglais sur X. "Que cela vous plaise ou pas: le système énergétique allemand est pleinement opérationnel, avec plus de 50% d'énergies renouvelables. Et nous fermons - et non construisons - des centrales à charbon et des centrales nucléaires. Le charbon ne sera plus utilisé d'ici 2038 au plus tard" , a indiqué le ministère.
Fort recul du charbon d'année en année
La part des renouvelables (éolien, solaire, hydraulique et autres) dans la production totale d'énergie en Allemagne a très fortement progressé au premier semestre de cette année: elle s'élevait à 61,5% contre 53,3% l'an passé, selon les dernières statistisques officielles. La part du charbon, en recul, s'élevait à 20%.
L'an dernier, l a part du charbon dans le bouquet de production électrique allemand est descendue à 26% contre près de 34% en 2022. En 2023, cette réduction du charbon avait été en partie compensée par un recours accru au gaz, favorisé par la baisse des cours, dont la consommation a augmenté de 31%, et représentant près de 20% de la production électrique. Malgré ce recours à une autre ressource fossile, l'Allemagne a émis 673 millions de tonnes de CO2 en 2023, soit son plus bas niveau "depuis les années 1950", selon le groupe d'experts Agora Energiewende.
La baisse des émissions de CO2 en Allemagne l'an dernier (-9,8% par rapport à 2022) s'est par ailleurs expliquée par la diminution de la demande du secteur industriel. Les secteurs les plus gourmands en énergie, comme la chimie et l’acier, affichaient ainsi un recul de production de 11 % sur un an à la fin octobre 2023.
13 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer