Faute de pouvoir compter sur une production française limitée par les problèmes de réacteurs à l'arrêt, le ministre allemand de l'Economie et vice-chancelier a annoncé prolonger deux centrales, malgré sa ligne politique historiquement anti-nucléaire.

Robert Habeck, le 22 septembre 2022, à Berlin ( AFP / John MACDOUGALL )
"La situation en France (est) plus mauvaise que prévue". Lors d'une conférence de presse mardi 27 septembre, le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, a annoncé que deux centrales nucléaires de son pays resteraient opérationnelles durant l'hiver 2023, en raison de l'indisponibilité de nombreux réacteurs français.
Pour assurer l'approvisionnement énergétique en Allemagne, "la centrale Isar 2 (près de Munich) et celle de Neckarwestheim (sud-ouest) vont rester branchées au premier trimestre 2023", en raison de "la situation en France plus mauvaise que prévue", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Berlin.
Volte-face des autorités sur le nucléaire
Le ministre écologiste va ainsi plus loin que ce qui était prévu il y a encore quelques semaines: le 5 septembre dernier, il avait annoncé qu'il voulait maintenir en veille, jusqu'au printemps 2023, ces deux centrales, et les utiliser en dernier recours seulement, en cas de situation d'urgence énergétique.

Capacité électrique disponible du parc nucléaire français, de septembre 2022 à mai 2023 ( AFP / )
Mais, s'appuyant sur des scénarios électriques pour l'hiver en France, présentés le 14 septembre dernier, Robert Habeck a estimé que la situation était pire que ce qui était prévu jusqu'ici. Enfonçant le clou, il a affirmé que "par le passé, les affirmations de l'exploitant EDF s'étaient avérées souvent trop positives".
La décision de prolonger ces deux centrales allemandes confirme la volte-face déjà opérée le 5 septembre dernier par le ministre écologiste, dont le parti est historiquement profondément anti-nucléaire. Robert Habeck était alors revenu sur leur fermeture définitive prévue pour fin 2022, selon un calendrier de sortie du nucléaire décidé par Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima, au Japon, en 2011.
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