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Electrification des véhicules, déclin de la demande de carburants : le plastique, à la rescousse de l'industrie du pétrole et du gaz
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/11/2024 à 13:19

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / BRANDON BELL )

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / BRANDON BELL )

Environ 4 à 8% de la production mondiale de pétrole sert à fabriquer du plastique, une part qui devrait atteindre 20% d'ici 2050, selon le Programme des Nations Unies pour le développement.

Le plastique, au secours des producteurs de pétrole et de gaz ? Il représente en effet un débouché important pour eux, face à l'inexorable électrification des véhicules.

"Le secteur pétrochimique joue un rôle important" dans l'activité de ces industries, une fois le pétrole et le gaz extraits du sous-sol, a indiqué à l'AFP Guy Bailey, responsable des marchés pétrole et chimie pour le cabinet d'études Wood Mackenzie. Représentant 15% de la demande de produits raffinés aujourd'hui, plastique et produits chimiques devraient grimper à 25% d'ici 2050, souligne-t-il, faisant état d'une "croissance robuste". Cela "reflète à la fois l'importance des plastiques – qui font partie intégrante de toutes les facettes de la vie moderne et de la transition énergétique – et le déclin à plus long terme de la demande de carburants à mesure que le secteur des transports s'électrifie", détaille l'expert.

Environ 4 à 8% de la production mondiale de pétrole sert à fabriquer du plastique, une part qui devrait atteindre 20% d'ici 2050, selon le Programme des Nations Unies pour le développement. "Si vous prenez un baril de pétrole, il est principalement utilisé pour les transports", c'est-à-dire transformé en carburant, "une petite part seulement est dirigée vers les plastiques", détaille Martha Moore, cheffe économiste de l'American Chemistry Council (ACC), qui regroupe les entreprises du secteur.

- "Risques de transition" -

Mais cela devrait changer, à mesure que les véhicules électriques deviennent de plus en plus accessibles, a expliqué à l'AFP Steven Fries, expert au Peterson Institute for International Economics (PIIE) ainsi qu'au Institute for New Economic Thinking d'Oxford Martin School, et membre du comité britannique pour le changement climatique. Pour autant, selon lui, le salut ne se trouve pas dans le plastique : "étant donné que les plastiques ne représentent qu'une fraction modeste du baril de pétrole raffiné, il est peu probable qu'ils constituent la solution à long terme pour l'industrie". D'autant plus, avertit Guy Bailey, que "l'industrie du plastique est confrontée à ses propres risques de transition, à la fois en termes de nécessité de réduire son empreinte carbone et de relever le défi des déchets plastiques".

Tom Sanzillo, directeur de l'analyse financière centre de réflexion IEEFA (Institut pour l'économie de l'énergie et l'analyse financière), fait même le parallèle entre la situation actuelle de l'industrie pétro-chimique et le "déclin de l'industrie du charbon". "Ils pensent que leur nouveau marché est celui de la pétrochimie, mais même là, la demande ne sera pas aussi forte qu'ils le pensent", a-t-il dit à l'AFP.

- Recyclage -

Qu'ils extraient eux-mêmes du sous-sol la matière première, ou qu'ils l'achètent, les fabricants de plastique, eux, misent sur le recyclage pour diversifier leur activité. Et disent espérer que le traité sur le plastique négocié cette semaine à Busan (Corée du Sud), donne une direction claire à leurs investissements en la matière. "A terme, notre objectif est d'éliminer le besoin d'avoir du pétrole et du gaz vierges dans le plastique", assure, sans toutefois préciser l'échéance, Ross Eisenberg, président de la division des fabricants de plastique au sein de l'ACC - qui sera présente à Busan. "Beaucoup (de ces groupes) investissent dans le recyclage et deviennent recycleurs eux-mêmes", détaille-t-il, soulignant que l'industrie "investit lourdement" dans cette "économie circulaire".

"Ce n'est pas un secteur dans lequel, traditionnellement, l'industrie pétrolière et gazière investissait, mais (...) ils se rendent compte qu'ils peuvent réellement utiliser l'existant comme matière première et non devoir extraire de nouvelles ressources du sol", a-t-il précisé. Mais cela "nécessite beaucoup d'infrastructures", et "c'est ce que cet accord mondial peut vraiment nous aider à faire, (...) tout le monde y gagnera". C'est dès le design, que les produits devront être conçus pour pouvoir être recyclés.

"Une plus grande demande de plastiques sera satisfaite grâce à des matériaux recyclés et réutilisés", souligne encore Steven Fries, avertissant sur le fait que "les changements auxquels est confrontée l'industrie vont progressivement s'accentuer". Pour lui, "il n'existe pas de solution simple pour l'industrie pétrolière et gazière. Ils devront changer".

2 commentaires

  • 25 novembre 13:44

    En France on pourra bientôt rouler au Cognac vue la tournure des confrontations Chine/UE.


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