
François Villeroy de Galhau à Stresa, en Italie, le 24 mai 2024. ( AFP / GABRIEL BOUYS )
"Nous, banquiers centraux, ferons notre part, en étroite coopération, en tant qu''ancres' de la confiance, pour réduire l'incertitude et promouvoir l'innovation", a promis le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ce jeudi 21 novembre.
Des "ancres" de la confiance, dans une période marquée par "l'incertitude". Ce jeudi 21 novembre, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a souligné à Tokyo le rôle des banques centrales.
Le gouverneur, qui s'exprimait au Forum financier Paris Europlace, a constaté que la France et l'Europe restaient économiquement "résilientes", d'autant que "la victoire contre l'inflation (y) est en vue". En particulier, selon lui, "les éventuels droits de douane américains ne devraient pas modifier significativement les perspectives d’inflation en Europe".
Le gouverneur a observé que la nette hausse des salaires négociés au troisième trimestre dans la zone euro (+5,4%) était "principalement imputable aux effets retardés de négociations passées en Allemagne" et avait déjà été prise en compte dans ses projections de septembre par la Banque centrale européenne (BCE).Ainsi, "nous devons continuer de réduire le caractère restrictif de notre politique monétaire", avec de nouvelles baisses de taux, mais sur "un rythme déterminé par un pragmatisme agile : nous conservons une totale optionalité pour nos prochaines réunions", a-t-il assuré. Rappelant la distinction établie par l'économiste Frank Knight entre "les risques, qui sont mesurables et peuvent être couverts, et l'incertitude, avec des probabilités et des issues inconnues", François Villeroy de Galhau a cependant souligné qu'actuellement "l'incertitude (...) affecte négativement les décisions d’investissement et la consommation des ménages".
Les banques centrales peuvent avoir "un rôle de soutien" et de conseil aux gouvernements
"A la suite de l’élection présidentielle aux États-Unis, l’économie mondiale pourrait être encore davantage confrontée à une fragmentation défavorable", a-t-il noté. Selon lui, cela appelle au niveau international "une plus grande coopération entre juridictions partageant les mêmes valeurs". Les banques centrales "peuvent contribuer à un environnement propice à l'innovation", "principale explication à l'écart grandissant de croissance du PIB entre l'Europe et les Etats-Unis", a-t-il ajouté : par leur action sur l'inflation, mais aussi par "un rôle de soutien" et de conseil aux gouvernements.
"Dans l'Europe et le monde d'aujourd'hui, l'action non monétaire est à la fois plus nécessaire et plus difficile que jamais, en raison de l'affaiblissement des gouvernements de nombreux pays", a-t-il souligné. Il a noté que les banques centrales soutenaient l'innovation par leurs propres projets, particulièrement en matière de monnaies numériques de banque centrale (MNBC), notamment avec l'euro numérique que va introduire l'Eurosystème. "Dans le monde 'knightien' d'aujourd'hui (où il faut savoir gérer l'incertitude, ndlr), (...) nous, banquiers centraux, ferons notre part, en étroite coopération, en tant qu''ancres' de la confiance, pour réduire l'incertitude et promouvoir l'innovation", a-t-il conclu.
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