Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Doit-on avoir peur de l'intelligence artificielle?
information fournie par Boursorama avec LabSense 07/11/2016 à 13:00

Les récentes déclarations, pour le moins alarmistes, de personnalités de référence en la matière, tels que l'astrophysicien Stephen Hawking, le co-fondateur d'Apple Steve Wozniak, Bill Gates ou encore le très médiatique Elon Musk ont lieu d'inquiéter. Ils mettent en garde contre les dangers d'une "super intelligence" aux capacités supérieures à celle de l'être humain. Pourtant, à écouter les spécialistes comme Michel Nachez, cyberanthropologue, ou Jeff Hawkins, chercheur dans le domaine, nous sommes bien loin de créer des machines plus intelligentes que nous. Les craintes sont-elles donc fondées et où en est vraiment la recherche en terme d'IA (intelligence artificielle)?

Intelligence Artificielle

Intelligence Artificielle

L'évolution de la recherche en IA

Le terme d'intelligence artificielle apparait en 1956 quand le mathématicien Marvin Lee Minsky et le logicien John Mac Carthy organisèrent une université d'été pour présenter cette nouvelle discipline. Il s'agissait alors d'étudier l'intelligence avec les moyens de l'artificiel grâce aux ordinateurs nouvellement créés. Et si les progrès ont depuis été considérables, les machines se sont juste "spécialisées", elles ne sont pas encore capables de "reproduire des fonctions qu'on attribue à des entités intelligentes vivantes" comme l'explique Yann LeCun, responsable du centre FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research) au site France Culture. Il ajoute que "quelquefois ces machines dépassent en performance les humains, comme aux échecs par exemple". Mais que cela ne les rend pas plus "intelligentes". Car la machine n'est pas dotée de l'intelligence générale. Une intelligence artificielle est incapable, en l'état actuel des connaissances, d'apprendre par elle-même sans être supervisée, même si elle peut tirer des enseignements de son expérience et analyser des informations passées. Elles reste pourtant dénuée de conscience propre ou d'autonomie morale. L'inquiétude émise par Stephen Hawking d'une "intelligence artificielle complète [mettant] fin à la race humaine" semble donc en l'état dénuée de fondement. Même si un certain discours transhumaniste ou science-fictionnel évoquant une machine nous contrôlant ou nous surveillant insidieusement peut faire peur. "Ce n'est pas la réalité" insistent Michel Nachez et Jeff Hawkins pour qui " il n'y a pas de danger car la notion d'intelligence que l'on applique à une machine est différente de celle de l'homme".

Les dangers éthiques et d'usage

Les risques de l'intelligence artificielle, comme tout système informatique, résident essentiellement dans les usages malveillants ou criminels à laquelle elle est exposée. Comme l'explique Tom Dietterich, président de l'association pour l'avancement de l'intelligence artificielle (AAAI), au site Usine digitale " les deux principaux risques sont les bugs et les cyberattaques" qui peuvent être évités grâce " à la certification de la qualité des logiciels [et à la protection] pour éviter leur détournement par des cybercriminels ".
Un autre danger important concerne l'éthique. Les robots vont-ils prendre le travail des humains ? Peut-on remplacer l'environnement humain par des machines ? Et dans ce cas, si une voiture "intelligente" sans chauffeur a un accident, qui sera responsable ? Comment va réagir l'IA ?.. Ces questions, souvent évoquées par l'écrivain Isaac Asimov, doivent être soulevées.
Pour Rand Hindi, fondateur de la start-up Snips, spécialisée sur la question, le vrai danger est le big data. En effet, avec la capacité de nos smartphone à reconnaitre automatiquement nos visages, nos empreintes, combinée à nos recherches sur internet, le traitement et l'analyse des données de masse (big data) bénéficient à l'IA. Et ces données peuvent être utilisées à des fins très discutables. A terme, et cela existe déjà dans une moindre mesure, il existera des systèmes capables de deviner nos envies, notre identité, notre localisation ou même notre état de santé, sous couvert de nous servir au mieux.

Trucs et astuces

Stephen Hawking et Elon Musk ont créé en 2014 le Future of Life Institute. Cette organisation vise à lutter contre les dangers de l'intelligence artificielle. C'est sur son site internet qu'une lettre ouverte a été signée par des centaines de chercheurs et d'ingénieurs pour alerter sur les dérives d'une IA dont les progès techniques seraient réalisés en dehors de toute considération sur les progrès sociétaux qu'elle doit apporter.
Le 29 septembre 2016, Google, Microsoft, Amazon, Facebook et IBM ont annoncé la création d'un partenariat exceptionnel " Partnership on AI " ayant pour objectif la recherche et la promotion de bonnes pratiques dans le domaine de l'AI.

4 commentaires

  • 07 novembre 15:19

    Complément : A force de se justifier par ses capacités, ceux qui en ont pas mal, se rassurent. Qu'en est-il de ceux qui en ont moins ? Sont-ils moins humains ? Comme le dit Anders, notre conception de l'humanité a glissé de "je suis fier de ce à quoi je sers" à "Je me justifie _par_ ce à quoi je sers". ne se justifie _par_ son utilité que la machine. Ce monde est chosifiant. Et l'IA n'est que le symptome de ce que l'humanisme est devenu anti-humain.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Un salarié malade pendant ses congés payés peut les reporter, selon la Cour de cassation ( AFP / Damien MEYER )
    information fournie par AFP 16.09.2025 21:11 

    Le procès en appel de celui que les médias ont surnommé le "violeur de Tinder", Salim Berrada, s'est ouvert mardi à Créteil, un an et demi après sa condamnation à 18 ans de réclusion pour avoir violé ou agressé sexuellement 15 femmes rencontrées en ligne. L'accusé, ... Lire la suite

  • Dépouillement es bulletins de vote après la fermeture des bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives, le 16 septembre 2025 à Lilongwe, au Malawi ( AFP / Amos GUMULIRA )
    information fournie par AFP 16.09.2025 20:55 

    Les Malawiens se sont rendus aux urnes mardi pour élire leurs président et députés, dans un contexte de hausse du coût de la vie et de pénuries susceptible d'entamer les chances de réélection du chef de l'Etat sortant, Lazarus Chakwera. Ces élections s'accompagnent ... Lire la suite

  • L'agriculteur Rakesh Kumar inspecte ses cultures, endommagées par les inondations, lors d'un entretien avec l'AFP dans le village de Lassia, dans l'Etat du Pendjab, le 11 septembre 2025 en Inde ( AFP / Narinder NANU )
    information fournie par AFP 16.09.2025 20:44 

    La saison s'annonçait prometteuse mais les inondations causées par les fortes pluies de la mousson ont dévasté les champs dans le nord de l'Inde, où récoltes et bétail tué en décomposition dégagent une odeur nauséabonde. L'Etat du Pendjab, considéré comme le grenier ... Lire la suite

  • A Oslo, le dernier voyage de bateaux vikings
    information fournie par AFP Video 16.09.2025 20:31 

    Trois navires vikings vieux de 1.200 ans qui ont résisté à l'épreuve du temps s'embarquent pour leur dernier voyage vers leur nouvelle demeure éternelle, en Norvège.

Pages les plus populaires