Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Dissuasion nucléaire : Macron évoque le déploiement d'avions français en Europe
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/05/2025 à 12:14

Cette déclaration précise les contours des principes mentionnés par le chef de l'Etat quant au parapluie nucléaire français, et une éventuelle extension aux alliés d'Europe de l'est.

Emmanuel Macron, sur le plateau de TF1, le 13 mai 2025 ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Emmanuel Macron, sur le plateau de TF1, le 13 mai 2025 ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Après le pacte "d'assistance mutuelle" passé avec le Premier ministre polonais Donald Tusk face à la Russie, Emmanuel Macron a franchi un pas supplémentaire mardi 13 mai vers l'élargissement de sa dissuasion nucléaire à l'Europe, se déclarant prêt à discuter avec d'autres pays du continent du déploiement d'avions français équipés de l'arme suprême.

Cette discussion, évoquée à plusieurs reprises depuis début mars par le chef de l'Etat, intervient sur fond de rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie et de crainte d'un désengagement militaire américain majeur sur le Vieux continent.

Quelle "dimension européenne" du parapluie nucléaire français?

"Nous sommes prêts à ouvrir cette discussion. J'en définirai le cadre de manière très officielle dans les semaines et les mois qui viennent", a déclaré le président sur la chaine privée TF1 . Un déploiement déjà mis en oeuvre de longue date par les Américains dans un certain nombre de pays européens.

Emmanuel Macron a en revanche mis trois conditions à cette hypothèse: "la France ne paiera pas pour la sécurité des autres", ce déploiement potentiel "ne viendra pas en soustraction de ce dont (la France) a besoin" et enfin "la décision finale reviendra toujours au président de la République, chef des armées".

Le chef de l'Etat a souligné combien de telles discussions ne modifieraient pas, selon lui, la doctrine française. "Depuis qu'une doctrine nucléaire existe, depuis le général de Gaulle, il y a toujours eu une dimension européenne dans la prise en compte de ce qu'on appelle les intérêts vitaux. On ne le détaille pas parce que l'ambiguïté va avec la dissuasion", a-t-il relevé.

Le sujet avait été posé sur la table début mars lors d'une allocution du président français, qui avait indiqué vouloir "ouvrir le débat stratégique" sur la protection de l'Europe par le parapluie nucléaire français. Il répondait à Friedrich Merz, alors futur chancelier allemand, qui avait jugé nécessaire que l'Europe se prépare "au pire scénario" d'une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine. Et il s'était donné, quelques jours plus tard, jusqu'à "la fin du semestre" pour voir "s'il y a des coopérations nouvelles qui peuvent voir le jour", au sein de l'Union européenne, sur ce dossier.

Le porte-parole du Kremlin a répondu mercredi 14 mai, affirmant que ce déploiement n'apportera pas "de sécurité" au continent européen. "Le déploiement d'armes nucléaires sur le continent européen, ce n'est pas ce qui apportera de la sécurité, de la prévisibilité et de la stabilité au continent européen" , a déclaré Dmitri Peskov, estimant que des "efforts importants" de Moscou, de Washington et des pays européens dotés de l'arme nucléaire étaient nécessaires "pour former une architecture de sécurité stratégique en Europe".

"Intérêts vitaux" aussi européens

Le sujet ne cesse de prendre de la substance au fur et à mesure qu'augmentent les craintes d'un repli des Etats-Unis de Donald Trump, de leur désengagement en Ukraine et d'une rupture historique de leur alliance avec les Européens, qui dure depuis la deuxième guerre mondiale.

La France est le seul pays d'Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l'arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l'Otan sont jusqu'ici sous le parapluie nucléaire américain. En deux mois, plusieurs pays membres de l'Union européenne se sont exprimés, dont les dirigeants scandinaves, traditionnellement réservés sur la question nucléaire, mais qui se sont montrés ouverts.

Vendredi dernier, Emmanuel Macron avait déjà souligné que les "intérêts vitaux" de la France, à la base de sa stratégie de dissuasion nucléaire, intégraient aussi ceux de ses "principaux partenaires" en Europe. Des propos prononcés aux côtés du Premier ministre polonais Donald Tusk à Nancy, dans l'est de la France, où les deux hommes ont signé un traité renforçant la coopération bilatérale de défense.

Aujourd'hui, la doctrine française n'offre que des options limitées de coopération en matière de dissuasion nucléaire, telle que la participation d'avions européens aux exercices nucléaires français, en fournissant par exemple des chasseurs d'escorte. "Le moment que nous vivons, c'est celui d'un réveil géopolitique. Notre Europe, elle a été faite d'abord pour la paix", a rappelé Emmanuel Macron mardi. "Le défi des défis pour nous, c'est de rester libres".

13 commentaires

  • 13:52

    Venant de cet individu, il faut s'attendre au pire tant qu'il sera aux commandes.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi