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Dissolution, gouvernement censuré, budget tardif... : retour sur huit mois de moments politiques inédits
information fournie par Boursorama avec Media Services 05/02/2025 à 10:39

Francois Bayrou, le 14 janvier 2025, à l'Assemblée nationale ( AFP / THOMAS SAMSON )

Francois Bayrou, le 14 janvier 2025, à l'Assemblée nationale ( AFP / THOMAS SAMSON )

Le pays a vécu une succession d'inédits depuis juin dernier.

Du jamais vu. De la dissolution en juin à l'adoption très tardive d'un budget prévue mercredi, en passant par l'éphémère gouvernement Barnier, la France a vécu, ces huit derniers mois, une série de moments politiques inédits.

Campagne législative express

Le 9 juin, au soir d'élections européennes largement remportées en France par le Rassemblement national (RN, 31,37% des suffrages), le président Emmanuel Macron annonce, à la surprise générale, la dissolution de l'Assemblée nationale pour "redonner" aux Français "le choix".

C'est une première depuis la dissolution ratée de Jacques Chirac en 1997 qui avait porté au pouvoir l'opposition de gauche emmenée par le socialiste Lionel Jospin. Seulement trois semaines séparent l'annonce de la dissolution du premier tour des législatives, le 30 juin. Une campagne express sans équivalent sous la Ve République.

Nombre inédit de députés RN

Grâce à une alliance inattendue sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), les partis de gauche (PS, LFI, écologistes et PCF) créent la surprise en remportant le plus grand nombre de sièges au second tour des législatives, le 7 juillet, avec 193 députés, devant le camp présidentiel (166). L'extrême droite reste loin du raz-de-marée attendu. Mais jamais la formation de Marine Le Pen n'avait obtenu autant de députés, avec 123 élus (contre 89 lors de la précédente législature). Le RN devient le parti le plus représenté à l'Assemblée nationale. L'hémicycle se fragmente, avec trois blocs. Aucun n'approche de la majorité absolue des 289 députés.

Plus long interrègne

D'abord refusée, la démission du Premier ministre Gabriel Attal est acceptée, le 16 juillet, par Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat annonce qu'il ne désignera pas de Premier ministre avant la fin des Jeux olympiques de Paris. S'ouvre alors le plus long "interrègne" entre deux exécutifs de la Ve République : pendant 51 jours le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal expédie les affaires courantes.

Premier ministre le plus âgé

Après avoir écarté la candidate du NFP, Lucie Castets, et envisagé différents noms pour Matignon, Emmanuel Macron désigne finalement, le 5 septembre, Michel Barnier. L'ancien commissaire européen et ex-ministre devient à 73 ans le plus vieux Premier ministre de la Ve République. Il forme un exécutif marqué à droite, avec à l'Intérieur le conservateur Bruno Retailleau.

Le plus court passage à Matignon

Mais la préparation du budget 2025 éprouve durement la fragile coalition de Michel Barnier. Le 2 décembre, il engage sa responsabilité pour faire adopter sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale (article 49.3). Le 4, une motion de censure déposée par la gauche recueille, grâce au soutien du RN, 311 voix sur les 288 nécessaires. Michel Barnier est contraint de démissionner, trois mois à peine après sa prise de fonction, devenant le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.

Quatre gouvernements en 12 mois

Emmanuel Macron nomme le 13 décembre le président du MoDem, François Bayrou, à Matignon. Allié du chef de l'Etat et figure du centre, il présente le 23 décembre un gouvernement marqué par le retour de deux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne et Manuel Valls, et par le tandem droitier Retailleau-Darmanin. C'est le quatrième gouvernement en l'espace de 12 mois, fait inédit sous la Ve République. Pour éviter une paralysie liée à l'absence de budget 2025, un projet de "loi spéciale" est promulgué le 21 décembre pour assurer "la continuité de la vie de la nation".

Budget le plus tardif

Confronté à la difficile mission de survivre et de faire adopter un budget, François Bayrou annonce, dans son discours de politique générale, le 14 janvier, une concertation sur la réforme des retraites décriée de 2023, voulue par Emmanuel Macron. Son but : convaincre les députés socialistes de ne pas voter la censure. Le 3 février, François Bayrou a recours au 49.3, pour faire adopter sans vote le budget 2025. L’abstention prévue du PS, et aussi du RN, devait assurer mercredi l'échec de la motion de censure de LFI. Jamais le budget de la France n'aura été voté par l'Assemblée nationale aussi tardivement sous la Ve République.

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