
Un Palestinien au sommet des décombres d'un bâtiment touché par une frappe israélienne dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 juillet 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Le Hamas s'est dit opposé jeudi à un accord de trêve qui maintiendrait une présence militaire israélienne à Gaza, tout en acceptant de libérer dix otages retenus dans le territoire palestinien où des bombardements ont fait des dizaines de morts, selon les secours.
Après 21 mois de guerre, les difficiles négociations entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, menées par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, se sont poursuivies pour le cinquième jour d'affilée à Doha.
Le projet d'accord, selon Washington, prévoit une trêve de 60 jours associée à la libération de dix otages vivants et au retour en Israël des dépouilles de neuf otages morts.
Le Hamas a affirmé mercredi que les négociations demeuraient "difficiles en raison de l'intransigeance" d'Israël mais qu'il avait néanmoins accepté "de libérer dix prisonniers", sans donner de calendrier ni d'indication sur la restitution des dépouilles.

Un Palestinien se fraye un chemin dans les décombres d'un bâtiment détruit par une frappe israélienne dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 juillet 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Un haut responsable politique du Hamas, Bassem Naïm, a assuré jeudi que le mouvement était engagé dans les discussions, afin de mettre fin à la guerre "le plus vite possible".
Mais, a-t-il ajouté, "nous ne pouvons accepter que se perpétue l'occupation de notre terre et la réduction de notre peuple à des enclaves isolées sous le contrôle de l'armée d'occupation (Israël, ndlr)".
Il a souligné que le Hamas était opposé en particulier au contrôle israélien sur la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte, et sur le couloir militarisé de Morag, mis en place par Israël entre cette ville et Khan Younès, dans le sud du territoire.
- "Questions essentielles" -

Des Palestiniens remplissent des seaux d'eau à un point de distribution dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 juillet 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Le Hamas a répété à de nombreuses reprises qu'il exigeait le retrait israélien de Gaza ainsi que des "garanties" sur le caractère permanent du cessez-le-feu et sur une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
Le mouvement a souligné mercredi que ces "questions essentielles" restaient en suspens.
De son côté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a jusqu'à présent refusé de transiger en affirmant que ses objectifs étaient la libération de tous les otages, "les vivants et les morts", et l'élimination du Hamas.

Le président américain Donald Trump (g) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, le 7 juillet 2025 à Washington ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
Sous très forte pression de son opinion publique pour mettre fin à la guerre, il a cependant affirmé qu'un accord pourrait être proche, après deux rencontres lundi et mardi à Washington avec le président américain, Donald Trump, qui insiste pour qu'une trêve soit conclue au plus vite.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Au moins 57.680 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive militaire lancée en représailles par Israël sur Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
- "Quelle faute?" -
A Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 52 personnes parmi lesquelles au moins huit enfants dans des bombardements israéliens.

Des portraits d'otages israéliens retenus à Gaza, lors d'une manifestation appelant à leur libération et à la fin de la guerre, devant une annexe de l'ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv, le 7 juillet 2025 ( AFP / Menahem Kahana )
Parmi elles figurent "trois personnes qui attendaient pour recevoir de l'aide" humanitaire, a déclaré à l'AFP Mohammad al-Moughayyir, un responsable de cette organisation de secouristes.
Selon la Défense civile, 17 personnes ont notamment été tuées dans des frappes aériennes qui ont visé "un rassemblement de citoyens devant un centre médical" à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a répondu qu'elle allait se renseigner.
A Khan Younès, une famille pleurait la mort de trois enfants, dont le plus âgé avait cinq ans et le plus jeune était né après le début de la guerre, tués avec leur mère par un bombardement. "Quelle est la faute de ces enfants? Comme si le manque de nourriture, d'eau potable, la faim, ne suffisaient pas", s'interrogeait leur tante, Magdalene Jadallah.
Dans le camp de Bureij, dans le centre du territoire, des images de l'AFP ont montré des rescapés errant parmi des amas de décombres, après une frappe nocturne. "Il nous semble qu'ils n'ont aucune intention d'arrêter la guerre", a lancé Marwan Al-Hourani, un habitant du camp.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
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