S'il appelle à anticiper les obstacles, Luca de Meo ne veut pas perdre de vue "l'objectif" fixé à l'industrie européenne en vue de l'électrification du parc automobile.

Luca De Meo, le 6 décembre 2023, à Boulogne-Billancourt ( AFP / ALAIN JOCARD )
Si les ventes de voitures électriques patinent en Europe, il ne faut "pas lâcher" sur le développement de cette technologie, a prévenu jeudi 25 juillet le directeur général de Renault , Luca de Meo.
"On est hyper convaincus que l'électrique va être une technologie dominante en Europe, et qu'elle est la meilleure si on veut réduire l'impact du transport" , a souligné M. Meo lors d'un entretien avec des journalistes.
Le patron de Renault craint qu'il n'y ait eu un "malentendu" quand il a dit lundi aux Echos que l'objectif de 100% de véhicules électriques en 2035 était "compliqué".
Alors que les ventes d'électriques ont ralenti, notamment en Allemagne, des voix s'élèvent au sein de la droite européenne pour demander un report de cette date butoir. Les constructeurs risquent par ailleurs de lourdes amendes dès l'année 2025 s'ils ne vendent pas suffisamment d'électriques.
Pour respecter les normes d'émissions de CO2, l'industrie automobile devra forcément pousser les ventes d'électriques, ou bien abaisser sa production de 2,5 millions de voitures thermiques en Europe, calcule Luca de Meo. Renault "part avec l'idée" de respecter ces normes et éviter les amendes, mais au niveau de l'industrie "la tendance qu'on voit n'est pas bonne, parce qu'il n'y a pas une approche homogène au niveau européen", a souligné M. de Meo.
"Personne ne peut accuser l'industrie de ne pas avoir fait le boulot"
"Il faudra un constat, comme dans toutes les stratégies, et corriger, mais sans perdre l'objectif d'y arriver", a souligné jeudi celui qui est aussi président de l'ACEA, le lobby européen des constructeurs.
"Personne ne peut accuser l'industrie (automobile) de ne pas avoir fait le boulot", a-t-il lancé. C'est maintenant à l'UE et aux Etats de poursuivre le travail sur l'infrastructure de recharge, ou en renforçant par exemple les objectifs d'électrification des flottes d'entreprises, a-t-il suggéré.
Le groupe Renault a annoncé mercredi soir une rentabilité record de ses activités au premier semestre grâce à des économies et des véhicules vendus plus cher, alors que la plupart des constructeurs automobiles sont freinés par le contexte économique. Et le Losange compte accélérer au deuxième semestre avec de nouveaux modèles comme la R5 et le Scenic électriques. Mais les investisseurs n'ont pas salué cette performance, et le titre, qui avait beaucoup monté depuis le début de l'année, perdait 4,53% vers 13H00 à la Bourse de Paris, à 43,02 euros.
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