Des islamistes armés ont attaqué mercredi et jeudi deux sites militaires supplémentaires au Mali, a annoncé l'armée, visée par une succession rapide d'attaques qui, selon les rebelles, ont fait des centaines de morts dans les rangs des soldats.
Des renforts terrestres et aériens ont été mobilisés jeudi matin pour riposter à l'une de ces attaques contre un poste militaire à Mahou, dans l'est du Mali près de la frontière avec le Burkina Faso, a dit l'armée malienne dans un communiqué.
Cette attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), mouvement lié à Al Qaïda présent au Mali et au Burkina Faso.
Aucun bilan des victimes éventuelles n'a été fourni.
Des "terroristes armés" ont aussi attaqué mercredi après-midi une caserne à Tessit, aux confins du Burkina Faso et du Niger, et l'armée malienne y a envoyé un appui aérien, a-t-elle déclaré dans un communiqué distinct.
Cette attaque n'a pas été revendiquée. Des experts des questions de sécurité pensent qu'elle a pu être commise par la branche au Sahel de l'organisation Etat islamique.
"Le camp a été attaqué et il y a eu un violent échange de coups de feu. Nous avons appris que les assaillants avaient pris le contrôle du camp et que la population fuyait Tessit", a dit un responsable de la localité voisine d'Ouattagouna, ayant requis l'anonymat pour des questions de sécurité.
L'ARMÉE DIT MENER UNE CONTRE-OFFENSIVE
Une junte militaire a pris le pouvoir au Mali via deux coups d'Etat en 2020 et 2021 en promettant de rétablir la sécurité dans un pays en proie aux violences de groupes djihadistes depuis plus d'une dizaine d'années. La prise de pouvoir des militaires, qui, comme le Niger et le Burkina Faso, ont mis fin à l'appui fourni par l'armée française et se sont rapprochés de la Russie, n'a pas fait cesser les violences.
Dans un communiqué publié jeudi, l'armée malienne a dénoncé "une recrudescence des attaques lâches et barbares" ces dernières semaines. Elle dit avoir mené des opérations en six endroits différents sur la seule journée de mercredi dans le cadre d'une "contre-offensive".
Une attaque dimanche contre une base militaire à Boulkessi, près de la frontière avec le Burkina Faso, a fait des dizaines de morts dans les rangs de l'armée malienne, ont dit à Reuters des sources de sécurité. Le JNIM a revendiqué dans un communiqué la mort de plus de 100 soldats et mercenaires et la capture de plus de 20 autres.
Le JNIM a déclaré lundi avoir aussi pris pour cibles un aérodrome militaire et des mercenaires russes à Tombouctou, dans le nord du pays, où des habitants ont dit avoir dû s'abriter pour éviter les explosions et les fusillades.
Le groupe djihadiste a aussi revendiqué un bombardement de soldats maliens et russes mercredi aux abords de Bamako, la capitale. Reuters n'a pas été en mesure de confirmer cet incident et l'armée ne s'est pas exprimée sur le sujet.
Le cabinet de conseil spécialisé Control Risks a écrit dans une note publiée jeudi que cette revendication était "crédible" et que de nouvelles attaques dans ou près de Bamako étaient probables au regard de la volonté manifestée par le JNIM d'affaiblir la junte malienne.
(Rédigé par Robbie Corey-Boulet, version française Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet)
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