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Dette, nucléaire et renationalisation : EDF face à des défis titanesques à court et long terme
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/02/2023 à 17:41

Remettre en service un maximum de réacteurs nucléaires, en construire de nouveaux, prolonger les anciens, le tout malgré une perte historique : c'est "énormément de travail" et des défis colossaux qui attendent EDF dans les années à venir.

La dette d'EDF a atteint 64,5 milliards d'euros fin 2022 ( AFP / Jacques DEMARTHON )

La dette d'EDF a atteint 64,5 milliards d'euros fin 2022 ( AFP / Jacques DEMARTHON )

Garantir la disponibilité du parc nucléaire

C'est le dossier en haut de la pile et il ressemble à une course d'endurance: continuer à remettre en service un maximum de réacteurs nucléaires, débranchés pour des opérations de maintenance et des réparations de micro-fissures relevées sur des portions de tuyauteries.

En 2022, la disponibilité moyenne du parc nucléaire est tombée à 54% (contre 73% sur la période 2015-2019) et la production d'électricité nucléaire à 279 TWh, menaçant le pays de coupures en plein hiver.

Résultat, la France a dû importer de l'électricité, mais aussi du gaz, consommé en quantité record en 2022 pour faire tourner ses propres centrales.

EDF promet de remonter la production nucléaire entre 300 et 330 TWh en 2023.

Brancher l'EPR de Flamanville

L'autre grande urgence est l'EPR de Flamanville, en construction depuis 2007 et dont les coûts et le calendrier ne cessent de déraper.

Un nouveau retard de six mois a été annoncé en décembre pour une mise en service désormais prévue mi-2024. Le chantier a déjà pris 12 ans de retard et sa facture devrait coûter 13,2 milliards d'euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards.

Relancer un programme nucléaire

Alors que les besoins en électricité vont exploser pour que la France puisse se passer d'énergies fossiles, le gouvernement a commandé à EDF six nouveaux réacteurs EPR de seconde génération, avec une option pour huit autres.

Un virage à 180 degrés comparé à la décision de 2015 de fermer 14 réacteurs après la catastrophe de Fukushima en 2011.

Outre l'adhésion des Français, EDF va devoir trouver des financements -le coût des six EPR2 est chiffré à 51,7 milliards- et mobiliser toute une filière qui va devoir former et recruter des milliers d'ingénieurs et de techniciens.

L'objectif est de mettre en service un premier EPR2 en 2035 à Penly en Normandie.

Prolonger les anciennes centrales nucléaires

Les plus vieux parmi les 56 réacteurs français fonctionnent depuis la fin des années 1970 et EDF doit rapidement apporter la preuve que leur durée de vie pourra être prolongée au-delà de 50 ans.

Certains composants comme la cuve, élément le plus sensible du réacteur, ne sont pas remplaçables, et d'autres le sont difficilement, comme les coudes moulés fixés à la cuve.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) souhaite donc "que l'hypothèse d'une poursuite de fonctionnement des réacteurs actuels jusqu'à et au-delà de 60 ans soit étudiée et justifiée par anticipation par EDF d'ici fin 2024".

Passer le cap de la renationalisation

La renationalisation à 100% d'EDF annoncée en 2022, pour 9,7 milliards d'euros, est contrariée par l'hostilité de salariés actionnaires qui contestent les méthodes cavalières du gouvernement et un prix de rachat de 12 euros trop faible des actions.

Déjà principal actionnaire à 84%, l'Etat souhaite libérer EDF de la Bourse pour relancer plus facilement le nucléaire.

L'opération a partiellement réussi et l'Etat détient près de 96% du capital depuis le 8 février. Mais la clôture reste suspendue à une décision de la cour d'appel de Paris, attendue au plus tard le 2 mai.

Endettement financier net d'EDF par an depuis 2011 ( AFP /  )

Endettement financier net d'EDF par an depuis 2011 ( AFP / )

Se financer

A moyen terme, EDF va devoir résoudre un problème de sous-capitalisation et de sous-rémunération, et dégager des marges de manoeuvre.

Sa dette a atteint 64,5 milliards d'euros fin 2022.

Le bouclier tarifaire décrété par l'Etat, qui lui a coûté cher, s'appuie notamment sur le mécanisme baptisé "Accès régulé à l'électricité nucléaire historique" (Arenh), régulièrement dénoncé par EDF et qui contraint l'entreprise à vendre sa production à prix cassés aux fournisseurs alternatifs.

En 2022, EDF a redoublé de malchance, obligé d'acheter 13,8 TWh sur les marchés de gros, alors que les prix explosaient et qu'il avait été vendeur net en 2021 à hauteur de 69,5 TWh.

L'Etat s'interroge sur la manière de financer le nouveau programme nucléaire, et l'épargne des livrets A pourrait apporter une partie de la solution, selon Les Echos .

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Euronext Paris 0.00%

9 commentaires

  • 17 février 18:38

    L'urgence c'est aussi d'arrêter de brader sa production à des "intermédiaires"qui fonctionnent en parasite.


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