"Détestation", "crépuscule" : les oppositions espèrent la fin de "l'ère Macron"

information fournie par Boursorama avec Media Services •24/04/2023 à 16:40

A gauche comme à droite, les attaques fusent envers le chef de l'Etat qui a affiché son intention de se "réengager dans le débat public".

Emmanuel Macron, à Ganges, le 20 avril 2023 ( POOL / DANIEL COLE )

Un an après la réélection d'Emmanuel Macron, les oppositions ont critiqué lundi 24 avril un président de la République qui, "n'a plus grand chose à dire au pays" selon le RN, et salué, pour LFI, "l'aube du crépuscule de l'ère Macron".

L'eurodéputé LFI Manon Aubry a estimé sur franceinfo que "le compte à rebours est déjà lancé et que l'ère Macron est en train déjà de se terminer" après la publication d'un long entretien d'Emmanuel Macron au Parisien où il annonce qu'il veut se "réengager dans le débat".

Selon elle, "la cote de détestation" du chef de l'Etat "n'a jamais été aussi forte" et "peut-être qu'on est à l'aube du crépuscule de l'ère Macron".

"Il faut proposer une issue démocratique, et dans l'interview du président de la République hier, malheureusement il n'y en a aucune, donc on peut s'attendre à ce que cette situation de blocage, elle demeure encore pendant des jours et des jours", a averti sur Cnews le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

"De ce que j’ai observé déjà ailleurs et de ce que je vois, je pourrai conclure que notre pays est entré dans la phase 'dégagiste' contre le régime macroniste", s'était réjoui dès dimanche sur son blog Jean-Luc Mélenchon en appelant ses partisans "à être à la hauteur du moment".

"Il fait toujours de la même manière avec une espèce de confrontation directe aux Français, sans corps intermédiaires, sans rien, lui seul face au peuple, je n'en peux plus de cette manière de gouverner, je pense qu'on arrive vraiment au bout de la Ve République", a déploré sur LCI la députée écologiste Sandrine Rousseau.

A l'autre bout de l'échiquier politique, le député RN Jean-Philippe Tanguy se montre tout aussi critique après cette interview présidentielle.

"On a l'impression qu'Emmanuel Macron est à bout de toutes les solutions de tous les mensonges, de tous les dénis de réalité qu'il a pu raconter au pays et qu'aujourd'hui (...) il n'a plus grand chose à dire au pays", a-t-il déclaré sur RMC, en ironisant sur les propos d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen.

"Habitude du déni"

Dans l'entretien, le chef de l'Etat avertit que "Marine Le Pen arrivera (au pouvoir) si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou du déni du réel".

"C'est un lapsus puisqu'il semble dire que Marine Le Pen va arriver au pouvoir, et c'est vrai, parce qu'il ne traite pas les problèmes réels du pays, et effectivement il a installé une habitude du déni, du mensonge, c'est exactement la définition du macronisme depuis six ans", a raillé le député de la Somme.