par Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie
Les bombardements intenses menés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza ont fait plus de 250 morts depuis jeudi matin, ont déclaré vendredi les autorités locales, soit la vague de frappes la plus meurtrière depuis la rupture du cessez-le-feu en mars.
L'aviation et l'artillerie concentrent leurs tirs sur la partie nord de l'enclave palestinienne en préparation d'une offensive terrestre d'envergure visant selon des responsables israéliens à prendre le contrôle de l'ensemble du territoire et à pousser ses habitants à partir.
Des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans la nuit, a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Khalil al Deqran.
Ignorant l'indignation internationale croissante, Israël a intensifié ses bombardements et massé des blindés le long de la frontière avec la bande de Gaza.
"Je pense que beaucoup de bonnes choses vont se produire au cours du mois prochain", a déclaré vendredi Donald Trump, sans expliciter ses propos, à la fin d'une tournée de quatre jours dans les pétromonarchies du Golfe.
Le président américain, qui a récemment proposé de prendre le contrôle de la bande de Gaza pour la transformer en "riviera du Proche-Orient", a concédé que "beaucoup de gens meurent de faim à Gaza". "Il faut regarder des deux côtés", a-t-il dit.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré il y a dix jours qu'Israël allait lancer une vaste offensive visant à éradiquer le Hamas, qui pourrait se traduire par la prise de contrôle de la totalité de la bande de Gaza.
Un responsable israélien avait alors précisé que cette opération militaire d'envergure ne serait pas lancée avant la fin de la tournée de Donald Trump dans le Golfe.
LE DÉSESPOIR DES FAMILLES D'OTAGES
Israël a de fait intensifié ses bombardements depuis jeudi, ciblant particulièrement la ville de Beït Lahiya et le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de Gaza, où en plus des dizaines de morts déjà recensés, des dizaines d'autres corps se trouveraient encore sous les décombres, selon les services de secours.
Ismaïl, un habitant de la ville de Gaza, a décrit à Reuters une nuit d'horreur. "Les explosions incessantes provoquées par les frappes aériennes et les tirs des chars nous ont rappelé les premiers jours de la guerre. Le sol n'arrêtait pas de trembler", a-t-il témoigné via une application de messagerie.
Israël est de plus en plus isolé sur la scène internationale en raison de la brutalité de ses opérations militaires à Gaza, et même les États-Unis expriment désormais leur "trouble" face à l'ampleur des destructions et la famine provoquée par l'arrêt de toute aide humanitaire.
Mais ces critiques n'ont aucunement infléchi la position du gouvernement de Benjamin Netanyahu, pas plus que celles des familles des 58 otages - vivants ou morts - encore détenus par le Hamas à Gaza.
Le Forum des familles d'otages et de disparus, qui représente certaines d'entre elles, a ainsi déploré vendredi qu'Israël laisse passer une "occasion historique" de ramener les otages à la maison à la faveur de la présence de Donald Trump dans la région.
"Nous vivons des heures dramatiques qui détermineront l'avenir de nos proches, l'avenir de la société israélienne et l'avenir du Proche-Orient", a déclaré le groupe dans un communiqué.
(Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie, rédigé par Angus McDowall ; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)
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