"L'essentiel de nos déficits est le fruit de dépenses incontrôlées", a tranché le président de la CPME.

François Asselin à Paris, le 26 septembre 2024. ( AFP / JULIEN DE ROSA )
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a demandé jeudi 26 septembre à Michel Barnier de détailler les diminutions des dépenses envisagées pour réduire le déficit public avant d'envisager des hausses d'impôts. Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre est attendu mardi.
"Au lieu de commencer à parler de (hausse de la) fiscalité, encore faut-il (dire) quelles sont les mesures de diminution des dépenses qu'il faut engager résolument, courageusement ", a observé son président François Asselin. Le gouvernement ne s'interdit en effet pas de briser le tabou des hausses d'impôts en vigueur depuis 2017 par des augmentations ciblées sur les gros contribuables et les grandes entreprises.
François Asselin s'exprimait après une rencontre à Matignon avec Michel Barnier, le ministre de l'Économie et des Finances Antoine Armand et la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. Michel Barnier a reçu l'ensemble des partenaires sociaux depuis mardi.
"L'essentiel de nos déficits est le fruit de dépenses incontrôlées" , estime François Asselin, pour qui des hausses d'impôts seraient fatales à des entreprises dont "l'activité est aujourd'hui fébrile", avec des carnets de commandes qui "s'érodent".
"Travailler plus"
Il a appelé Michel Barnier à "prendre à témoin" les Français de la situation budgétaire. Pour lui, "collectivement travailler plus est une des solutions pour s'en sortir", plutôt que d'abroger la réforme des retraites.
Il a aussi demandé au Premier ministre d'être "extrêmement vigilant" sur le coût du travail, en ne supprimant pas les allègements de charges sur les plus bas salaires. La CPME "n'a pas eu de réponse concrète". "C'était une écoute mutuelle", a constaté François Asselin.
Il a confirmé que Michel Barnier semblait "très intéressé" à ce que les partenaires sociaux "fassent la part de travail qui est dans leur champ de responsabilité", sur des sujets comme l'assurance-chômage et l'emploi des seniors. "Je n'ai pas entendu un Premier ministre avec une volonté que l'État reprenne la main sur l'assurance-chômage, contrairement à ce que j'ai pu voir dans les mois précédents", a confirmé le président de la CFTC Cyril Chabanier, reçu lui aussi et qui a jugé Michel Barnier "vraiment dans le dialogue et l'écoute" .
Sur la réforme des retraites, dont la CFTC souhaite l'abrogation, le Premier ministre s'est montré ouvert à discuter de pénibilité.
La CFTC a demandé "un coup de pouce sur le Smic" , qui n'est pas automatiquement revalorisé quand l'inflation est inférieure à 2% comme c'est actuellement le cas.
Quant au budget, la CFTC souhaiterait des "investissements importants" dans les transitions énergétique, écologique et numérique. Elle a demandé au Premier ministre plusieurs audits, dont un sur les aides accordées aux entreprises.
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