"L'environnement fiscal et règlementaire que nous avons eu n'a cessé de nous pénaliser", selon le secteur, alors que de nouvelles hausses de taxes sont prévues.

( AFP / FRED TANNEAU )
Le transport aérien français subit un "déclin inexorable", s'est alarmée mardi 21 janvier la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), qui s'est également opposée à un alourdissement de la fiscalité pour le secteur.
"Le pavillon français continue son déclin inexorable" , a alerté le président de la Fnam, Pascal de Izaguirre. "L'environnement fiscal et règlementaire que nous avons eu n'a cessé de nous pénaliser", a-t-il ajouté, lors des vœux de son organisation à la presse.
La Fédération s'inquiète pour 2025 "d' une hausse massive du coût du transport aérien " avec l'augmentation de toute une série de taxes et de contraintes. Entre les hausses de redevances de navigation aérienne, le coût de la transition énergétique induit par le paquet européen "Fit for 55" et l'augmentation de taxes , notamment la TSBA (taxe de solidarité sur les billets d'avion, NDLR), la Fnam estime le surcoût sur l'année en cours à 1,2 milliard d'euros. Elle craint en conséquence la perte de 16.000 emplois.
La hausse de la TSBA, inscrite dans le projet de loi de finances pour 2025 de l'ex-gouvernement de Michel Barnier pour réduire le déficit public, a été reprise par celui de François Bayrou.
L'Europe laissée pour compte
La Fnam demande a minima qu'elle soit "temporaire" et que "son produit soit fléché vers une aide à la transition écologique" de l'aérien, a souligné Pascal de Izaguirre. Il souhaiterait également que son application soit décalée, pour donner aux compagnies le temps de la répercuter sur le prix des billets.
Le dirigeant de la Fédération s'est aussi inquiété de la lenteur du développement du carburant d'aviation durable (SAF) en France, craignant de devoir en acheter aux Etats-Unis si une filière n'émerge pas plus vite en Europe.
En 2024, le trafic aérien en France a quasiment retrouvé ses niveaux de 2019 (99%). Le trafic international continue de progresser , tandis que le trafic intérieur baisse année après année avec 20,2 millions de passagers en 2024, soit 1,1 million de moins qu'en 2023 et 6,6 millions de moins qu'en 2019. Le trafic entre les aéroports de Paris et ceux de province est même retombé à son niveau de 1984, a détaillé Pascal de Izaguirre.
"La dynamique du transport aérien aujourd'hui n'est pas en Europe" , a-t-il observé, alors que les projections prévoient 662 millions de passagers supplémentaires d'ici 2043 sur le Vieux continent contre 2,6 milliards en Asie-Pacifique.
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