Le ministre délégué à la Ville et au Logement a affiché sa vive opposition à la proposition de loi d'élus Les Républicains (LR), qui souhaitent "encadrer l'utilisation de l'allocation de rentrée scolaire" et "lutter contre la fraude".

La proposition de loi LR prône la mise à la disposition des familles, "pour chaque enfant", d'un "trousseau de fournitures et une allocation de rentrée scolaire sous forme de bons d'achats (illustration) ( AFP / FRED TANNEAU )
"Je n'en peux plus de cette stigmatisation des plus fragiles et des plus pauvres". A l'antenne de RTL , le ministre délégué à la Ville et au Logement a fait part de ses critiques à l'égard de la proposition LR visant à encadre l'allocation de rentrée scolaire (ARS), dans le but, selon les défenseurs du texte, de prévenir les détournements d'usage de ce chèque.
"De quel droit on pourrait penser que certains font des dépenses inutiles le jour de la rentrée?"
Revalorisée cette année à deux reprises pour tenir compte de la flambée des prix, l'allocation de rentrée scolaire est versée à plus de trois millions de familles, sous conditions de ressourcecs. Pour la rentrée 2022, son montant est de 376,98 euros par enfant âgé de six à 10 ans; 397,78 euros par enfant âgé de 11 à 14 ans et 411,56 euros par enfant âgé de 15 à 18 ans.
"Que l'argent soit utilisé pour une chose ou pour une autre, la réalité, c'est que personne ne va faire de dépenses inutiles", a jugé Olivier Klein, jeudi 18 août. "De quel droit on pourrait penser que certains font des dépenses inutiles le jour de la rentrée?", demande t-il, regrettant un " débat stigmatisant qui n'apporte rien et ne règle pas le problème de pouvoir d'achat des plus fragiles".
Selon l'exposé des motifs de cette proposition de loi des Républcains, cosignée notamment par la présidente intérimaire de LR Annie Genevard, les députés Virginie Duby-Muller, Marie-Christine Dalloz et Pierre-Henri Dumont, "l'absence de contrôle sur les dépenses effectuées" avec cette allocation "permet de facto aux bénéficiaires d'utiliser cette aide à d'autres fins que celle des besoins de leurs enfants pour leur scolarité". Ce texte prône la mise à la disposition des familles, "pour chaque enfant", d'un "trousseau de fournitures et une allocation de rentrée scolaire sous forme de bons d'achats afin que les familles puissent habiller leurs enfants ou leur acheter les livres et outils nécessaires à leur scolarité". Le texte vise également à "exiger, en tant que pré-requis, la production d'un justificatif de scolarité pour éviter la fraude."
"Oui, la rentrée scolaire est un moment difficile, dans lequel on puise dans le peu d'argent qu'on a ou parfois qu'on n'a pas. Il faut arrêter avec ça, de stigmatiser à chaque rentrée les parents et en particulier les plus fragiles", a répondu le ministre.
38 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer