
Des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) se tiennent près d’un canon d’artillerie dans une position auparavant tenue par le mouvement pro-iranien Hezbollah, dans la vallée de Khraibeh à el-Meri, dans le sud du Liban, le 27 août 2025 ( AFP / ANWAR AMRO )
Dans une vallée boisée, à quelques pas de la frontière israélienne, des Casques bleus français de l'ONU montrent aux journalistes de l'AFP un des nombreux bunkers du Hezbollah qu'ils viennent de découvrir dans le sud du Liban, ancien bastion du mouvement pro-iranien.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer jeudi sur une ultime prolongation d’un an du mandat de la Finul, la force de maintien de la paix déployée dans le sud du Liban, dont Israël et son allié américain réclament le départ.
Cette mission fait le tampon entre Israël et le Liban depuis 1978 et surveille depuis plusieurs mois le désarmement du mouvement pro-iranien dans le sud du pays.
"Ce matin, nous avons effectué une mission de reconnaissance dans cette vallée (...) et nous avons trouvé un bunker", déclare le capitaine Tanguy, commandant de l'escadron français de reconnaissance et d'intervention, qui a emmené mercredi les journalistes de l'AFP sur le site.
Le bunker, accessible uniquement à pied et dont l'entrée est cachée parmi les arbres à la périphérie du village d'El-Méri, se situe à quelques kilomètres de la frontière avec Israël.
"A l'intérieur, nous avons trouvé un canon d'artillerie de 152 mm de fabrication russe", ajoute-t-il.
"Ce type de canon a une portée efficace d'environ 15 kilomètres. Et à côté, 39 boîtes étaient entreposées, chacune contenant un obus de 152 mm et sa fusée, prêts à être utilisés."
Depuis la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien fin novembre 2024, la Finul a découvert 318 caches d'armes dans le sud du Liban, affirme à l'AFP le porte-parole de la force internationale, Andrea Tenenti.

Des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) opèrent dans une position auparavant tenue par le mouvement pro-iranien Hezbollah, dans la vallée de Khraibeh à el-Meri, dans le sud du Liban, le 27 août 2025 ( AFP / ANWAR AMRO )
L'accord ayant mis fin à la guerre prévoit le retrait du Hezbollah et le démantèlement de ses infrastructures militaires dans le sud du pays, où la formation armée et financée par l'Iran avait construit un véritable réseau de tunnels et de bunkers.
Seules l'armée libanaise et la Finul, forte de quelque 10.800 soldats, doivent être déployés dans le sud du Liban, mais Israël y a maintenu sa présence dans cinq points qu'il qualifie de "stratégiques".
Dans le bunker, auquel on accède par une porte étroite, les munitions sont entreposées dans des caisses vertes en bois, dont certaines sont éparpillées à l'extérieur.
Le capitaine Tanguy explique que les Casques bleus ont effectué une mission de reconnaissance sur le site car il avait été visé auparavant par l'armée israélienne.
"La prochaine étape consistera pour nous à sécuriser la zone et informer l'armée libanaise pour qu'elle puisse intervenir et récupérer" ces armes, ajoute-t-il.
- Violations continues -

Un Casque bleu de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) se tient près de munitions dans un secteur tenu auparavant par le mouvement pro-iranien Hezbollah, dans la vallée de Khraibeh à el-Meri, dans le sud du Liban, le 27 août 2025 ( AFP / ANWAR AMRO )
Le colonel Arnaud de Coincy, chef de corps de la Force Commander Reserve (FCR), explique que la Finul "va continuer à soutenir l'armée libanaise et lui fournir toute l'expertise" nécessaire afin de "l'aider à réinstaurer l'autorité de l'État dans le sud du Liban".
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a révélé en juin que l'armée libanaise avait démantelé "plus de 500 positions militaires et dépôts d'armes" dans le sud du pays.
Le 9 août, six soldats libanais ont été tués dans une explosion survenue lors d'une opération de déminage dans un dépôt d'armes appartenant au Hezbollah selon une source militaire.
Les autorités libanaises ont à présent annoncé leur intention de désarmer totalement le Hezbollah sur l'ensemble du territoire libanais d'ici la fin de l'année.
Cette décision a été annoncée sous forte pression des Etats-Unis, qui avec la France et l'ONU surveillent l'application du cessez-le-feu dans le sud.
Le Conseil de sécurité doit se prononcer jeudi sur une ultime prolongation de cette force pour un an et son retrait en 2027, alors que le Liban, soutenu notamment par la France, souhaiterait son maintien au-delà de cette date.

Des véhicules blindés de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) circulent dans un secteur auparavant tenu par le mouvement pro-iranien Hezbollah, dans la vallée de Khraibeh à el-Meri, dans le sud du Liban, le 27 août 2025 ( AFP / ANWAR AMRO )
Le colonel de Coincy souligne que le rôle primordial de la Finul est de "surveiller et rapporter toute violation" de la trêve.
Il s'exprime depuis un point frontalier, proche des villages dévastés et déserts de Kfar Kila et Bourj al-Moulouk, d'où on voit clairement l'un des cinq postes maintenus par Israël en territoire libanais.
Selon le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, les Casques bleus ont constaté depuis le 27 novembre "5.095 violations" par Israël, qui continue notamment de mener des frappes aériennes sur le Liban visant le Hezbollah.
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